La Bourse d'Alger prévoit d'ouvrir des "guichets-bourse" dans différentes agences bancaires au niveau national afin d'assurer une plus grande dynamique à la place boursière, a annoncé mercredi à Alger le directeur général de la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV), Benmouhoub Yazid. Le premier responsable de la SGBV, qui était l'invité du forum El Moudjahid, a indiqué que des formations seront organisées prochainement au profit des cadres des banques pour préparer le lancement progressif de ces guichets dans toutes les agences bancaires. Selon M. Benmouhoub, qui n'a pas avancé de date pour le lancement de ces guichets, l'objectif est de se rapprocher davantage des investisseurs et des opérateurs économiques mais aussi du grand publics pour les sensibiliser de l'importance de l'investissement boursier afin d'impulser une plus grande dynamique à la Bourse d'Alger. Cette initiative figure parmi d'autres actions que la SGBV compte mener pour assurer une alimentation régulière du marché boursier qui n'arrive toujours pas à décoller. Afin d'inculquer une "culture boursière" aux opérateurs économiques, la SGBV prévoit également de lancer une compagne de communication auprès de ces opérateurs à travers plusieurs groupements et des séminaires régionaux. La création d'une école spécialisée en bourse et des formations sur la finance des marchés au profit des universitaires seront aussi parmi les actions envisagées, selon le conférencier. Le responsable, qui a mis l'accent sur les multiples avantages de l'introduction en bourse, a estimé que les plans de relance économique, adoptés par les pouvoirs publics la dernière décennie, avaient privilégié le financement budgétaire et bancaire au détriment du financement boursier, ce qui a freiné son développement. Par ailleurs, le DG de la SGBV a annoncé qu'une convention de partenariat sera signée fin mai prochain entre la bourse d'Alger et celle de Tunis pour renforcer les relations entre les deux places financières et développer le marché financier algérien. La Bourse d'Alger compte actuellement quatre titres cotés sur le marché à savoir ceux de la chaîne EGH El Aurassi, du groupe Saidal, d'Alliance Assurance et de NCA Rouïba. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) avait donné son feu vert à huit entreprises publiques pour l'ouverture ou l'augmentation de leurs capitaux, a rappelé M. Benmouhoub. Il s'agit du Crédit populaire d'Algérie CPA, de trois cimenteries publiques relevant du groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), de la compagnie d'assurance CAAR, de Cosider Carrières, filiale du groupe public du BTPH Cosider, de l'entreprise Hydro-aménagement et enfin de l'opérateur historique de téléphonie mobile Mobilis. Selon ce responsable, les premiers visas seront probablement accordés par la Cosob (Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse) au deuxième trimestre après la finalisation de la phase d'évaluation. La COSOB s'attèle actuellement sur une nouvelle opération d'identification d'autres entreprises publiques et privées en vue de les introduire sur le marché boursier, selon M. Benmouhoub qui a ajouté qu'une réunion avec les entreprises concernées sera tenue la semaine prochaine pour expliquer le processus et les avantages d'introduction en Bourse. Le responsable a estimé que l'ouverture ou l'augmentation prochaine du capital de ces huit entreprises publiques était "un signal fort de la part des pouvoirs publics, à destination du secteur privé, pour développer le marché financier et moderniser l'économie nationale". L'introduction en bourse de ces entreprises devrait permettre de porter la capitalisation boursière de seulement 14 milliards de DA actuellement à 10 milliards de dollars d'ici 5 ans, a rappelé M. Benmouhoub. Le ministère des Finances avait lancé en 2012 un plan de réforme du marché financier visant à diversifier l'offre des titres financiers et à améliorer les conditions de fructification de l'épargne sur le marché boursier.