Le ministre de l'Energie Youcef Yousfi a indiqué mardi à Alger que ne pas envisager l'exploitation des hydrocarbures non conventionnelles serait un acte "irresponsable", affirmant que l'Algérie doit aujourd'hui penser à sa sécurité énergétique à long terme et à son indépendance financière. Répondant à une question de l'APS sur l'exploitation des hydrocarbures non conventionnelles, le ministre a affirmé qu'"il serait irresponsable de ne pas envisager d'exploiter les énergies dont nous disposons", en ajoutant que l'Algérie ne disposait pas d'autres sources d'énergie à exploiter, autre que le gaz du schiste. "Quel que soit le niveau des réserves d'hydrocarbures que nous avons, il va se réduire un jour. Nous aurons besoin d'énergie pour continuer le développement économique de notre pays", a poursuivi le ministre qui s'exprimait en marge des débats sur le plan d'action du Gouvernement à l'Assemblée populaire nationale (APN). "Nous n'avons pas beaucoup d'autres sources d'énergie: le charbon, on n'en pas suffisamment, le nucléaire pour produire l'électricité coûte trop cher et nous disposons pas actuellement de moyens pour le faire, et les énergies renouvelables ne peuvent pas couvrir nos besoins", a ajouté M. Yousfi qui affirme que des efforts supplémentaires sont consentis pour l'exploration de nouvelles sources "si elles existent". Il a affirmé que le souci des pouvoirs publics actuellement est d'assurer la sécurité énergétique du pays à très long terme de même que son indépendance financière pour sauvegarder l'autonomie en matière de financement de notre économie. Le Premier ministre avait réaffirmé dimanche que l'exploitation du gaz de schiste interviendra à long terme. M. Yousfi a précisé que le secteur mise, dans cette perspective, sur la formation des ressources humaines en prévision des nouveaux projets de développement du secteur pétrolier prévus dans le plan d'action du gouvernement. "Nous sommes en train de discuter avec des partenaires étrangers intéressés par l'établissement d'un centre de formation d'excellence et sont prêts à dépenser, chacun 450 millions de dollars" pour ce centre. Concernant les conséquences liées à l'exploitation du gaz du schiste, M. Yousfi a affirmé que le volume d'eau qui sera utilisé pour l'exploitation du gaz de schiste est le même que celui utilisé actuellement pour les autres hydrocarbures. "Nous sommes acculement en train d'étudier les possibilités d'utiliser l'eau salée au lieu de l'eau douce. Mais même en cas où on utilisera cette dernière, ce sera une quantité non considérables par rapport à nos réserves" hydriques a-t-il précisé ajoutant qu'en matière de protection des nappes phréatiques, l'Algérie "maîtrise parfaitement la situation, et nous prendrons encore toutes les mesures de précaution nécessaires" a-t-il promis.