La "Seleçao" du Brésil achève sa préparation au Mondial-2014 face à la Serbie vendredi (19h00 GMT) à Sao Paulo, l'occasion de donner un élan à l'événement dont le bon déroulement pourrait être menacé par les mouvements sociaux. Le football viendra-t-il au premier plan? A moins d'une semaine du Mondial (12 juin-13 juillet), le Brésil peine à afficher sa passion pour l'événement. Les drapeaux sont rares dans les rues, la ferveur absente. Et la grève illimitée dans le métro de Sao Paulo, capitale économique et théâtre du match d'ouverture Brésil-Croatie, le 12 juin, laisse planer une menace pour le Mondial. Une performance significative de la Seleçao face aux Serbes vendredi pourrait permettre de donner un élan. Au passage, ce second match de préparation, trois jours après un succès sans grande signification face au Panama (4-0), permettra au sélectionneur Luiz Felipe Scolari de trancher entre Oscar et Willian pour le poste de meneur de jeu. Symbole des interrogations qui entourent le Mondial, cette rencontre sera disputée au stade Morumbi, alors que l'Arena Corinthians, cadre du match d'ouverture du Mondial Brésil-Croatie, est toujours entre les mains des ouvriers. Livraison des travaux ou mouvements sociaux... Les menaces qui pèsent sur le Mondial brésilien ont été balayées jeudi par la Fifa. La Fifa "confiante" "Nous à la Fifa, nous sommes confiants, le moment sera célébré", a affirmé le président Joseph Blatter jeudi devant la presse à Sao Paulo, qui accueillera le match d'ouverture. La capitale économique du Brésil est actuellement touchée par une grève de métro, qui a provoqué jeudi un embouteillage record de 209 km et laissé des centaines de milliers de personnes sans transport public à une semaine du Mondial. Les grévistes ont décidé jeudi soir de poursuivre leur mouvement, après l'échec de nouvelles discussions. Même si la grève était partielle et n'a touché jeudi que trois des cinq lignes, les autorités, confrontées à de gigantesques manifestations en juin 2013 lors de la Coupe des Confédérations, sont sous pression à moins d'une semaine du match d'ouverture. Le métro de Sao Paulo constitue la principale voie d'accès au stade Arena Corinthians (surnommé Itaquerao) dans cette ville de 20 millions d'habitants, et transporte chaque jour 4,5 millions d'usagers. "Il est difficile de dire quel impact aurait un mouvement social, a déclaré Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fifa. Nous avons travaillé avec le gouvernement pour que l'accès au stade soit possible les jours de matches quoi qu'il arrive. Pour que deux événements aient lieu en même temps -mouvement social et match du Mondial- sans impact de l'un sur l'autre." La grève a été déclenchée mercredi soir après l'échec de négociations salariales. "Nous avons présenté à la justice une demande pour qu'elle soit jugée abusive", a déclaré jeudi le gouverneur de Sao Paulo, Geraldo Alckmin. Mercredi, la justice avait demandé de maintenir à 100% le fonctionnement du métro aux heures de pointe et à 70% pour le reste de la journée, sous peine d'amende. Rousseff: désordres "lamentables" Jeudi matin à Itaquera, la station de métro du stade, des usagers avaient forcé les grilles d'entrée de la gare et s'étaient bagarrés pour entrer dans les rames. Certaines personnes ayant marché sur les voies, les employés ont finalement ouvert la station pour ramener le calme. La présidente Dilma Rousseff a qualifié les désordres de "lamentables". Le secrétaire général de la présidence Gilberto Carvalho a demandé "une trêve civique" pour accueillir les touristes, selon l'agence de presse Estado de S. Paulo. Pour faciliter les déplacements dans la capitale économique brésilienne, la circulation alternée des automobiles a été levée par la mairie. Il y a un an exactement, Sao Paulo avait donné le coup d'envoi de la fronde sociale historique qui allait ébranler le Brésil, gigantesque pays émergent de 200 millions d'habitants, en pleine Coupe des Confédérations.