Au moins 400 dockers, dont 384 contractuels et journaliers, ont observé samedi dernier un arrêt de travail de 2 heures avec sit-in devant le siège de la direction générale du port d'Alger, en guise de protestation contre les conditions dans lesquelles ils travaillent. Contactée par nos soins aux fins de connaître les causes de ce débrayage, la direction générale du port d'Alger a conditionné ses réponses à une demande d'entrevue avec le P-DG ou un responsable de l'entreprise. Une demande que nous comptons introduire pour obtenir de plus amples informations. On apprendra tout de même qu'une note de cette direction laisse entendre aux protestataires que tous leurs droits seront préservés et que leurs problèmes seront réglés après l'élection présidentielle du 9 avril prochain. Ces contractuels et journaliers envoyés pour intégrer la société émiratie Dubaï Ports World (DPW), qui est entrée en partenariat avec l'EPAL dans la gestion du terminal à conteneurs du port d'Alger, ont refusé cette proposition si au préalable rien n'était entrepris pour les permaniser et les confirmer dans leur poste de travail. Ils estiment qu'accepter un changement sans garantie professionnelle équivaudrait à aller à l'aventure et s'exposer à des lendemains incertains, car accepter de travailler chez DPW sans contrat à durée illimitée les mettrait en situation de danger permanent face à d'éventuelles opérations de licenciement. Le transfert prévu est donc momentanément suspendu jusqu'après le scrutin présidentiel.Les journaliers dont la situation est la plus précaire viennent chaque jour au port pour tenter d'arracher "un jeton" et bénéficier d'une journée de travail, sans pour autant être sûrs de travailler le lendemain et les jours suivants.Quant aux contractuels qui travaillent, pour certains, depuis 8 à 10 ans, ils craignent de perdre ce capital d'ancienneté et de redémarrer à zéro chez DPW. Selon les informations rapportées par des journaliers, le nouveau secrétaire général de la section syndicale du port d'Alger aurait fait appel à la police pour leur faire évacuer le local syndical. Ils étaient en fait venus lui demander d'intervenir auprès des autorités pour que tous les contractuels et journaliers soient permanisés selon la loi.