L'Assemblée populaire nationale (APN) est quasiment «en vacances». Elle se distingue encore une fois par l'absentéisme des députés. Alors que pas moins de 4 projets de loi sont inscrits à l'ordre du jour, l'hémicycle Zighoud-Youcef était presque désert hier, à l'occasion des débats du projet de loi sur l'apprentissage. Pour preuve, avant l'entame des débats du projet de loi modifiant et complétant la loi 81-07 du 27 juin 1981 relative à l'apprentissage, il devait y avoir un vote pour valider la qualité de membre de 3 nouveaux députés en remplacement à Abdeslam Bouchouareb et Khelil Mahi nommés au gouvernement et Mostepha Bouchachi démissionnaire. L'adoption du rapport de validation de la qualité de membre de trois nouveaux députés présenté par le président de l'APN Larbi Ould Khelifa a été reportée à l'après-midi, faute de quorum. Et pourtant, le texte de loi sur l'apprentissage est très important dans la mesure où il concerne une large frange de la jeunesse algérienne, celle qui n'a pas eu la chance de poursuivre des études avancées, mais aussi les relations entre le monde de l'entreprise et la formation professionnelle. Mais ce n'est pas une première dans la chambre basse du Parlement. Souvent, les plénières ressemblent plus à des «spectacles» inintéressants qu'à de vraies «séances de travail». Il est aussi de coutume chez les «élus du peuple» de se présenter aux plénières pour ensuite occuper le hall de l'hémicycle à «discutailler» entre eux autour d'un thé ou d'un café et regarder les quelques intervenants en plénière sur les écrans accrochés partout. Cette «façon de faire» a, pour rappel, «obligé» l'ex-président de l'APN à mettre en mode off ces écrans pour contraindre les députés à rejoindre leurs collègues. Il avait même été question du temps de Ziari de modifier le règlement intérieur de l'APN en vue de faire face au phénomène de l'absentéisme, car plusieurs autres députés ne se présentent que rarement aux plénières, profitant de ces «largesses» pour pouvoir faire d'«autres affaires». Les quelques députés assidus ne représentent rien devant la masse de ceux qui font l'école buissonnière. Le ministre des Relations avec le Parlement d'alors, Mahmoud Khedri, avait d'ailleurs annoncé en 2012 que «les responsables du Parlement introduiront des amendements sur le règlement intérieur de l'APN lors de la 7e législature (c'est-à-dire l'actuelle) «pour remédier au problème de l'absentéisme des députés». L'actuelle législature est déjà à sa deuxième année mais aucune démarche dans ce sens n'a été entreprise. Selon une spécialiste du droit constitutionnel que nous avons interrogée à ce propos, il est de coutume de procéder à l'amendement du règlement au début de chaque législature. L'actuel règlement date de l'année 2000.