L'élimination de l'Italie de l'inoffensif Mario Balotelli au Mondial-2014 a laissé d'autres traces que celles de la mâchoire de l'Uruguayen Luis Suarez sur l'épaule de Giorgio Chiellini. Sans hargne et sans attaquant de haut niveau, l'Italie quitte le Brésil sans gloire et surtout sans perspectives d'avenir, seul Marco Verratti semblant avoir l'étoffe pour la relève. La Fédération italienne (FIGC) n'entend pas remettre en question le projet général de jeu plus séduisant lancé par Cesare Prandelli il y a quatre ans. Pour le conduire, Massimiliano Allegri, ex-entraîneur de l'AC Milan, et Roberto Mancini, actuellement à Galatasaray, sont les plus cités parmi les médias italiens pour succéder au sélectionneur démissionnaire. Luciano Spaletti, ex du Zenit, Francesco Guidolin, qui a quitté l'Udinese, et Alberto Zaccheroni, entraîneur du Japon, figurent sur la seconde liste. Mais Allegri, Mancini et Spaletti sont habitués à des salaires de grands clubs que n'offre pas la FIGC, le 1,7 million d'euros annuel de Prandelli étant son maximum. «Mancio» a comme atout dans sa manche son lien particulier avec Mario Balotelli et semble le mieux placé pour repêcher la star décevante. Le cas Balotelli Mais l'Italie doit-elle continuer à miser sur «Super Mario»? Il n'a marqué qu'un but au Mondial contre l'Angleterre (2-1), et a raté les trois mi-temps suivantes, étant sorti à la pause contre l'Uruguay (0-1) car il était - encore une fois - trop nerveux. Sur son compte Instagram, «Balo» s'est lâché contre ses critiques, notamment contre un message raciste lui reprochant de n'être pas un vrai italien car Noir. «Mario Balotelli a la conscience tranquille», a écrit le joueur, à la troisième personne, «fier d'avoir tout donné pour son pays». «Peut-être que je ne suis pas un Italien, comme vous dites, a-t-il ajouté, mais les Africains ne lâcheraient jamais un de leurs frères, en cela, nous les «Nègres», comme vous nous appelez, nous sommes des années lumière devant vous. Honte à vous !» Suspendu pour le premier match de la campagne de l'Euro-2016, le 9 septembre en Norvège, Balotelli laissera de toute façon une place libre en attaque. La relève : derrière Verratti, le désert Mais les candidats ne se bousculent pas. Peu de joueurs finalistes du dernier Euro Espoirs ont atteint l'équipe première, hormis Marco Verratti. Le Parisien, agressif et inspiré contre l'Uruguay, est le seul à avoir gagné ses galons pendant ce Mondial. Ciro Immobile a semblé écrasé par l'événement au Brésil, comme à droite Antonio Candreva. Le nouveau «Mister» pourra aussi faire appel au gaucher Lorenzo Insigne ou à Giuseppe Rossi, pas remis à temps pour le Mondial. Les Romains Mattia Destro et Alessandro Florenzi ont déjà goûté à la Nazionale A et d'autres jeunes attaquants pourraient avoir leur chance, notamment le duo de Sassuolo, Domenico Berardi et Simone Zaza. En défense, personne ne pointe vraiment son nez. Matteo Darmian, latéral gauche surprise, n'a pas déçu, sans être génial, et Mattia De Sciglio a raté contre l'Uruguay le seul match qu'il a joué au Brésil. Andrea Ranocchia n'a jamais confirmé en quatre ans les louanges qui tressent le portrait d'un grand défenseur de l'école italienne. Buffon défend les «vieux» Finalement, la révolution se fera sans doute avec les anciens colonels, le noyau dur de Prandelli, Gianluigi Buffon, Andrea Barzagli, Chiellini et Daniele De Rossi. Riccardo Montolivo, blessé avant le Mondial, et Claudio Marchisio pourraient participer. Car comme l'a dit Buffon, tapant sur les doigts des jeunes loups, les «vieux» sont toujours «ceux qui poussent le chariot». Le milieu aux 112 sélections raccroche, Pirlo arrête sa carrière internationale mais… Après s'être fait éliminer au premier tour du Mondial, le milieu aux 112 sélections a décidé de prendre sa retraite internationale. Le joueur de la Juventus Turin s'arrête ainsi au plus haut, en effectuant son dernier match sous les couleurs de la Squadra Azzurra en Coupe du monde. Toutefois, il a laissé la porte entrouverte à la sélection nationale, comme il l'a laissé entendre au Corriere dello Sport. «À ce jour, j'ai décidé de quitter le groupe et la sélection nationale. Mais si le nouveau sélectionneur devait faire appel à moi, je reviendrais volontiers», a-t-il déclaré. L'idylle entre Pirlo et la sélection italienne n'est peut-être pas terminée…