La Seleçao qui s'est lourdement inclinée (7-1) face à la Mannschaft en demi-finale de sa Coupe du monde ne valait pas grand-chose comparée à ses devancières. ine en 1978, la France en 1998. Cet échec cinglant confirme les carences affichées par l'équipe de Luiz Felipe Scolari depuis le début de la compétition. Un drame pire que le Maracanazo de 1950. Dans 50 ans, tout le monde s'en souviendra encore. Le Brésil a évité le ridicule d'une élimination prématurée, mais il n'a pas pu couper à l'humiliation ! Une humiliation inattendue par l'ampleur du score, incroyable à ce stade de l'épreuve, mais un échec qu'on pouvait pressentir au vu des rencontres précédentes même si personne ne pouvait bien sûr prévoir une telle correction. Pire défaite depuis 1920 Cette déroute contre l'Allemagne vient clôturer le chapitre le plus noir de la fabuleuse histoire du Brésil au Mondial. Jamais une équipe n'avait encaissé autant de buts en demi-finale d'un rendez-vous planétaire : les précédents records remontaient à 1930 (Argentine - Etats-Unis 6-1 et Uruguay - Yougoslavie 6-1) et 1954 (RFA - Autriche 6-1). La Seleçao n'avait encaissé que 8 fois 5 buts (ou plus) dans toute son histoire. La dernière fois que le Brésil avait pris 5 buts, c'était en 1963 (5-4 contre la Bolivie en finale de la Copa America), et la fois d'avant remontait à 1938 (6-5 contre la Pologne). Les 5 buts encaissés en une demi-heure n'ont pas d'équivalent à ce niveau. La dernière équipe était Haïti contre la Pologne en 1974, mais ce n'est évidemment pas le même pedigree. Surtout, il s'agit de la plus large défaite des Jaune et Vert depuis 1920 contre la grande équipe d'Uruguay (6 buts d'écart). Demi-finale flatteuse Lors du premier tour, les Auriverde avaient déjà affiché de grosses lacunes, notamment derrière contre la Croatie qui méritait au moins le nul et qui l'aurait obtenu sans le penalty inexistant accordé à Fred (3-1). Le manque criant d'efficacité devant le Mexique sublimé par un énorme Ochoa dans la cage (0-0) avait fait un peu oublier les carences défensives des arrières latéraux (Marcelo et Alves), trop portés sur le jeu, et l'indigence du milieu de terrain. La victoire contre un très faible Cameroun (4-1) avait masqué la misère d'un collectif inexistant, Neymar étant chargé de faire la différence quasi tout seul, Fred évoluant à des années lumières de son niveau de juin 2013 en Coupe des confédérations. Le huitième de finale contre un bon Chili avait confirmé les doutes. La chance avait sauvé les partenaires de Thiago Silva lorsque Pinilla avait tiré sur la barre en toute fin de prolongation, sans compter les trois tirs au but ratés ensuite. Et pour éliminer la Colombie en quart de finale, le Brésil n'avait dû son salut qu'à sa charnière centrale et à son agressivité parfois limite (2-1). Peu de grands joueurs Cette humiliation vient rappeler une vérité criante qu'on a tendance à oublier. Le Brésil n'a plus autant de grands joueurs qu'avant. Beaucoup ont comparé cette équipe à celles de 1994 et 2002 qui avaient été championnes du monde sans développer un football très attractif. C 'est oublier que la paire Romario-Bebeto d'une part, le trio Rivaldo-Ronaldo-Ronaldinho d'autre part, possédaient un talent fou dont seul Neymar peut s'enorgueillir aujourd'hui. Football très pauvre Hormis le prodige du FC Barcelone et éventuellement Thiago Silva, les deux absents de la soirée, la sélection ne dispose que de bons joueurs, pas de fuoriclasse comme disent les Italiens. Felipao Scolari n'a pas réussi à bâtir un collectif qui aurait pu compenser ce manque de qualité et il s'est passé de quelques éléments expérimentés (Kaka, Ronaldinho) ou de jeunes doués (Lucas, Coutinho) qui auraient pu apporter autre chose que Fred, Bernard ou Jo -solutions offensives pathétiques. Le bilan s'avère accablant. Il faudra que le Brésil remporte le prochain Mondial pour que les Brésiliens pardonnent. S'ils pardonnent un jour. PS: si l'on excepte l'Espagne, récent géant du foot, tous les grands pays ont soulevé la Coupe du monde à domicile: l'Uruguay en 1930, l'Italie en 1934, l'Angleterre en 1966, la RFA en 1974, l'Argent