Le programme national de développement des énergies renouvelables est entré dans sa phase d'opérations pilotes, notamment avec la mise en service de la centrale photovoltaïque de Ghardaïa, a affirmé jeudi le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. "La première étape de ce programme portait sur l'élaboration des études et la deuxième étape porte sur des projets pilotes et nous en sommes ici", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'une visite de travail dans la wilaya de Ghardaïa où il a inauguré une mini centrale solaire d'une puissance 1,1 MW, située dans la localité de Oued Nechou à 10 km du chef lieu de la wilaya. "Nous avons déjà la centrale hybride gaz solaire de Hassi R'mel (opérationnelle depuis juin 2011). La semaine dernière nous avons mis en service la centrale éolienne d'Adrar. Aujourd'hui, nous mettons en marche une centrale 100% photovoltaïque qui utilise toutes les technologies connues en la matière", a précisé le ministre. La nouvelle installation énergétique servira de "laboratoire à ciel ouvert" pour étudier les rendements de chaque technologie dans des conditions climatiques extrêmes comme la chaleur, les vents de sables et les poussières. Une fois ces technologies étudiées, "nous allons déterminer la meilleure à développer", a expliqué M. Yousfi. Il a, en outre, mis l'accent sur la nécessité de prendre également en considération le type d'usines à construire pour pouvoir produire localement les panneaux solaires. "Le programme national de développement des énergies renouvelables est en marche, et nous allons même l'accélérer car nous allons installer dés cette année une vingtaine de centrales solaires d'une puissance globale de près de 400 MW", a souligné le ministre, exprimant son souhait de voir "un grand nombre de ces centrales opérationnel d'ici fin 2014. Le développement et la maitrise des nouvelles technologies liées à l'exploitation des énergies renouvelables se feront aussi en associant les chercheurs, en particulier, le volet relatif à la réduction des coûts et la fabrication locale des équipements, a dit le ministre. M. Yousfi a, d'autre part, insisté sur l'importance d'assurer l'entretien de la nouvelle installation, notamment les panneaux photovoltaïques qui nécessitent une prise en charge particulière en matière de nettoyage et de protection contre les effets de la température, le vent et la poussière. Un dispositif spécial de nettoyage a été mis en place à cet effet, a-t-on expliqué sur site. Réalisée sur une superficie de 10 hectares pour un coût global de près de 900 millions de DA, cette mini centrale d'une puissance totale de 1,1 mégawatt (MW), est dotée de 6.000 panneaux photovoltaïques. Première du genre dans la région, cette installation s'inscrit dans le cadre du programme algérien de développement des énergies renouvelables et qui consiste en l'installation d'une puissance d'origine renouvelable qui couvrira 40% de la consommation énergétique du pays à l'horizon 2030. Interrogé, par ailleurs, sur l'évolution du programme national d'urgence d'alimentation en électricité, le ministre a assuré que ce plan fonctionne correctement. "L'année dernière, quelque 9.000 postes de transformation ont été mis en service et cela va améliorer considérablement la qualité de service", a-t-il assuré. Hausse de 16% de la consommation d'électricité à Ghardaïa M. Yousfi a, toutefois, reconnu l'existence de certains problèmes qui freinent l'avancement de l'exécution de ce programme. Il s'agit de contraintes liées à la disponibilité d'assiettes foncières et aux oppositions des citoyens à l'installation de lignes de transport d'électricité. "Les municipalités hésitent toujours à nous accorder des terrains, et nous sommes heurtés à beaucoup d'oppositions pour installer les poteaux'', a-t-il déploré. Le ministre a, à cet effet, fait appel "encore une fois à l'esprit de civisme des citoyens pour placer l'intérêt général avant l'intérêt personnel d'autant plus que chaque terrain cédé et indemnisé convenablement". "Nous sommes en train de régler le problème fondamental de transport et j'espère que d'ici à 2015 nous aurons une capacité largement suffisante" pour faire face à la demande exprimée, a-t-il assuré. Evoquant le cas de Ghardaïa, il a noté que cette wilaya a connu une augmentation de la consommation de 16% entre juin 2013 et juin 2014. "Cela veut dire que dans quatre à cinq ans nous devons doubler la production et construire d'autres centrales. Mais, jusqu'à maintenant, nous n'avons pas rencontré de difficultés malgré la chaleur", a fait remarquer le ministre.