Les retrouvailles mardi entre le Borussia Dortmund et Arsenal, ensemble en Ligue des champions pour la troisième fois en quatre ans, offrent la possibilité à Kagawa de prendre sa revanche sur l'Angleterre et à l'Allemand Özil de montrer qu'il n'est pas fini. Sympathiques et agréables, les duels entre les deux clubs, à l'image des deux victoires à l'extérieur en 2013, sont toujours l'occasion de rappeler les liens des Gunners avec l'Allemagne, qui leur fournit cinq joueurs. Présents à ce stade pour la 17e fois d'affilée, les Londoniens, qui sont invaincus depuis 14 matches mais n'ont gagné que trois de leurs sept rencontres depuis août, vont essayer de faire comme l'an passé en s'imposant dans la Ruhr. Avec trois buts en trois matches, Sanchez semble lancé tandis que Welbeck et Chambers sont là pour faire oublier les absences de Giroud et Debuchy. Mais c'est surtout du côté du champion du monde Mesut Özil que les regards vont se tourner. Malgré ses sept buts et douze passes décisives en 40 matches la saison dernière, l'Allemand n'a pas convaincu et ses fans, qui le voient bien plus convaincant en sélection, où il n'échappe pourtant pas non plus aux critiques, restent sur leur faim. S'il n'avait pas coûté 50 ME, ses performances feraient sûrement moins jaser. "C'est comme si Arsenal jouait à dix, a encore tonné le consultant de la BBC Robbie Savage après le nul contre City (2-2). Il faut arrêter de défendre les joueurs, Özil a été nul". Discret sur le terrain, il l'est également en habituellement en dehors, c'est pourquoi ses récentes critiques contre son positionnement excentré sur le terrain ont surpris. "Je suis l'un des meilleurs N.10 au monde, a-t-il assuré au Telegraph. A gauche, c'est plus compliqué. Lors de ma première saison, je n'ai pas toujours été au top mais j'ai été bon avec la sélection. Les gros titres négatifs sont injustes. C'est sorti de nulle part. Je suis passé du chouchou du foot allemand au pestiféré des médias". Et s'il utilisait son 13e match contre le Borussia, contre lequel il a marqué deux fois avec Brême en 2009 et le Real en 2012, pour faire taire les critiques? En face aussi, Shinji Kagawa en a gros sur le cœur après ses deux saisons médiocres à Manchester United, qui avait acheté 16 M EUR une supposée star en devenir avant de la brader pour la moitié de ce prix cet été en fin de mercato. Revenu en héros malgré la volonté du BVB de calmer les attentes à son sujet, le Japonais de 25 ans a régalé le Westfalenstadion avec un but, son 30e en jaune, dès son premier match samedi contre Fribourg (3-1). Réveillé après deux ans de sommeil, le milieu de poche a profité de la blessure de Marco Reus pour briller dans sa position fétiche de meneur axial, alors que l'Angleterre voyait en lui un ailier. Ovationné par des supporteurs qui se souviennent de sa contribution aux deux dernières Bundesliga gagnées par le Borussia (2011, 2012), Kagawa a plané dans une équipe en rodage et amoindrie (Reus, Sahin, Gündogan, Hummels absents) après le départ de Lewandowski cet été. "C'était incroyablement intense. J'avais constamment la chair de poule", a raconté le Japonais, apprécié pour sa technique et sa créativité. Perclus de crampes et sorti à la 63e minute, Kagawa, qui a justement marqué son unique but en C1 face à Arsenal lors d'une défaite (2-1) en 2011, pourrait toutefois peiner à tenir déjà le rythme d'un match entier. "Il faudra encore un peu de temps pour qu'il redevienne le Shinji d'autrefois. Après une heure, il était crevé", résume son coéquipier Sebastian Kehl. Impressionnante devant avec quatre victoires et douze buts inscrits en cinq matches, son équipe a toutefois montré contre Leverkusen qu'elle pouvait aussi connaître des trous d'air (0-2).