Le groupe terroriste dit «Etat islamique» (EI) a été visé pour la première fois près de Baghdad par les Etats-Unis. Des avions de chasse américains ont visé une position du groupe à Sadr al-Youssoufiya, à 25 km au sud-ouest de Baghdad, selon un officier irakien. Ce bombardement avait vocation à soutenir l'armée irakienne dans son offensive contre les terroristes de l'EI, a précisé le Centcom, le commandement de l'armée américaine chargé du Moyen-Orient. La ville de Sadr al-Youssoufiya est située au bord de l'Euphrate, entre le bastion «jihadiste» de Fallouja et la zone d'affrontements de Jourf al-Sakhr, où l'armée irakienne appuyée par des milices alliées a du mal à y tenir ses positions. Une autre frappe américaine a détruit six véhicules de l'EI près de Sinjar, dans le nord de l'Irak, a encore indiqué le Centcom. Depuis le 8 août, les forces américaines ont mené au total 162 raids aériens contre l'EI qui contrôle quelque 40% du territoire irakien ainsi qu'un quart de la Syrie. Les frappes près de Baghdad concrétisent la nouvelle stratégie dévoilée le 10 septembre par le président Barack Obama qui s'est engagé à détruire le groupe sunnite ultra-radical. Face à cette offensive, les branches maghrébine (Aqmi) et yéménite (Aqpa) d'Al Qaïda ont exhorté dans un communiqué commun leurs «frères moujahidine» en Irak et au Levant à cesser de «s'entretuer et à s'unir contre la campagne de l'Amérique et de sa coalition diabolique». «Faites de votre rejet de la mécréance un facteur d'unité, déclarent les deux organisations à l'adresse des groupes jihadistes.» A la coalition anti-EI, les deux branches d'Al-Qaïda promettent des journées noires, une menace à peine voilée d'actions violentes contre les pays occidentaux et leurs alliés arabes. Cet appel commun a été publié au lendemain de l'engagement pris, lors d'une conférence à Paris, par 27 pays arabes et occidentaux et trois organisations internationales à soutenir le nouveau gouvernement irakien par tous les moyens nécessaires, y compris une aide militaire appropriée.