Le Rassemblement national démocratique (RND) a salué samedi à Alger les mesures prévues par le projet de loi de finances 2015 (PLF) notamment en ce qui a trait au soutien à l'investissement national productif et à la création d'une richesse hors hydrocarbures. Lors d'une journée d'études sur le PLF 2015 qui sera soumis mardi prochain au Parlement pour examen, M. Abdelkrim Harchaoui, membre du secrétariat national du parti et ancien ministre des Finances a souligné que ce projet "revêt une grande importance, car intervenant dans une conjoncture particulière et prévoyant des mesures contenues dans le programme quinquennal initié par le président de la République (2014-2019)". M. Harchaoui a présenté les grandes lignes du projet en matière de soutien au développement et à la croissance, conformément au programme du président de la République qui vise une croissance de 7%. Il a relevé par ailleurs que le "contexte actuel, la baisse des prix des hydrocarbures et les fluctuations des marchés internationaux des hydrocarbures ont poussé le gouvernement à fixer comme objectif une croissance de 3,4% pour l'année 2015". Le PLF 2015 vise à atteindre des "objectifs très importants", notamment en ce qui concerne les activités productives, le développement industriel, le bâtiment, les services publics, le soutien à l'agriculture et au tourisme, la diversification de l'économie, le relèvement du niveau de compétitivité, les transferts sociaux et le logement, a indiqué l'intervenant. L'ancien ministre des Finances a présenté quelques chiffres inclus dans le PLF 2015. La facture d'exportation de différentes marchandises devrait atteindre 66 milliards de dollars durant 2015 contre 63 milliards de dollars à la fin de l'année actuelle, a-t-il précisé. Après avoir souligné que tous les indicateurs "demeurent positifs", M. Harchaoui a mis en exergue l'évolution du budget de l'Etat dans ce sens, faisant remarquer que les recettes avaient augmenté de 4200 milliards DA en 2014 à 4685 milliards DA pour l'année 2015, soit une hausse de 11%. Cette augmentation "très importante" provient de l'impôt ordinaire et à d'autres ressources, a-t-il ajouté soulignant que les dépenses relatives à l'équipement prévues dans le nouveau projet de loi accusera une "hausse importante" de 944 milliards DA, ce qui nécessite l'élaboration "de nouveaux programmes de développement". Pour ce qui est du budget de fonctionnement, il sera augmenté de 257 milliards DA, mais avec un déficit financier "important" dans le Trésor, estimé à 4.187 milliards DA, a estimé l'intervenant. Des observations ont été présentées concernant "l'importante" augmentation des salaires estimée à 2524 milliards DA à la clôture de l'année 2014, soit 50% des dépenses du budget de fonctionnement du pays. Le montant devrait être augmenté à 2758 milliards de DA l'année prochaine. "Il s'agit également de l'augmentation des dépenses de soutien aux hôpitaux estimées à 28 milliards DA et du volume des transferts sociaux qui passera de 1566 milliards de dinars à 1711 milliards de dinars en 2015, soit une hausse de 9%. Dans le cadre du recul des biens du fonds de régulation des recettes (5200 milliards de dinars) appelés à passer en 2015 à 4200 milliards de dinars, selon le PLF, M. Harchaoui a estimé qu'il serait judicieux d'appuyer le développement et les potentialités économiques de l'Algérie, soulignant que le soutien direct et indirect de l'Etat est de l'ordre de 684 milliards de DA. "Nous considérons les chiffres, les solutions et les données que nous présentons en tant que parlementaires comme un moyen de critique constructive qui sert le pays", a dit M. Harchaoui Concernant les incidences de la crise financière et économique sur l'économie algérienne. Il a précisé, à ce propos, que pour faire face aux effets négatifs de la diminution de la production, du volume des exportations et des prix des hydrocarbures du fait de la crise économique mondiale, "le meilleur et unique choix à l'heure actuelle est de soutenir les programmes publics d'investissement et trouver une véritable richesse comme alternative aux hydrocarbures". A cette occasion, il a appelé le peuple algérien à "saisir la gravité de la situation" rappelant que le gouvernement avait "pris d'importantes mesures pour améliorer les salaires". Il a estimé que la stabilité financière actuelle "est tributaire dans les prochaines années de la réduction du niveau des importations qui augmente d'année en année et de l'affranchissement de la dépendance alimentaire de l'étranger dont la facture a dépassé les 10 milliards de dollars". M. Harchaoui a ajouté dans ce contexte que la priorité était donnée au développement du secteur de l'agriculture et à la création d'une économie hors hydrocarbures à travers de nouvelles mesures de soutien et d'encouragement à l'investissement compétitif. La journée d'études s'est caractérisée, par ailleurs, par la présentation du projet de règlement de la loi de Finances lors d'une rencontre à laquelle ont assisté les membres des groupes du parti aux deux chambres parlementaires à la vielle de la présentation du projet de loi de Finances au débat. Selon les organisateurs, cette rencontre vise "la consultation et l'élargissement du débat aux députés du Rassemblement afin d'avoir les explications nécessaires et exhaustives sur le contenu du projet de loi".