Moins de 1 000 milliards dans le FRR en trois ans, la masse salariale représente 50% des dépenses totales. La situation financière en Algérie ne cesse de se dégrader. Les exportations des hydrocarbures qui ont constitué le matelas financier du pays chutent pour atteindre des chiffres alarmants. Elles ne cessent de diminuer en valeur et en volume. En revanche, les importations augmentent sans discontinuité. Lors de la journée parlementaire organisée hier au siège du parti de Bensalah, Abdelkrim Harchaoui a mis en exergue le creusement du déficit budgétaire qui a atteint plus de 4000 milliards de dinars soit 22,1% du PIB. Conséquemment à la tendance baissière poursuivie, par les recettes d'hydrocarbures et la dégringolade du prix du baril sous les 85 dollars, les sommes engrangées par le Fonds de régulation des recettes d'hydrocarbures (FRR) censé colmater le trou financier dû au déficit budgétaire ne cessent de battre de l'aile. De 5600 milliards de dinars en 2013 puis 5200 en 2014 elles passeront à 4200 milliards de dinars en 2015, soit un recul de 1000 milliards de dinars selon les prévisions de M. Harchaoui. Ainsi, la politique de l'Etat providence et les dépenses sans compter pour l'achat de la paix sociale prennent un coup à travers les déséquilibres connus par les capacités des finances publiques, est-il relevé. La masse salariale en perpétuelle hausse d'année en année, représente 50% des dépenses budgétaires totales de l'Etat: elles seront de l'ordre de 2758 milliards de dinars en 2015 contre 2524 en 2014. Donc, selon l'ex-ministre des Finances, «désormais les dépenses du personnel à la charge du budget de l'Etat vont augmenter». Les transferts sociaux augmenteront également en 2015. Ils sont estimés à 1711 milliards de dinars pour l'année 2015 contre 1 566 milliards de dinars en 2014 soit 9% du PIB, selon l'intervenant. Le chiffre de 2015 représente 20% des dépenses budgétaires totales. Les subventions tous azimuts au titre de divers soutiens, facilités et exonérations fiscales poursuivront de leur côté une tangente croissante en 2015. L'intervention économique de l'Etat passera de 534,3 milliards de dinars en 2014 à 493,3 milliards de DA EN 2015. A cela s'ajoute la hausse des dépenses de fonctionnement, passant de 4 714,5 milliards de dinars dans la loi de Finances 2014 à 4972,3 milliards de dinars dans l'APLF 2015, soit une hausse de 5,5%. Augmentation des dépenses d'équipement aussi. Les autorisations de programmes (AP) pour 2015 s'élèveront à 4079,7 milliards de dinars contre 2744,3 pour la LF 2014 soit une hausse de 1335,4 milliards. L'ex-grand argentier du pays a réitéré sa critique relative à la persistance du gouvernement à fonder le calcul de la loi de finances sur un prix du baril de pétrole brut à 37 dollars ainsi qu'un taux de change de 79 dinars pour un dollar. Même s'il ne va pas au bout de son raisonnement, M.Harchaoui préfère baser les calculs sur la base du prix du marché qui est de 100 dollars. Il fait également remarquer que les importations caracoleront à 66 milliards de dollars. M.Harchaoui ne partage pas la révision du taux de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) qui semble favoriser davantage les importateurs que les producteurs. Ce projet prévoit d'imposer davantage les producteurs, en relevant le taux d'IBS de 19% à 23% et de réduire la pression pour les importateurs en diminuant le taux de 25% à 23%. Par ailleurs, pour le membre de la direction du RND, le prochain décret d'application de l'abrogation de l'article 87-bis de la loi n°90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail, ainsi que la détermination de la nouvelle définition du Snmg ne doivent pas aboutir à l'augmentation des salaires ni à la compression des échelons de salaires car dans les deux cas les conséquences seront néfastes pour l'Algérie.