Des dizaines d'habitants de la localité de Boukhiama, banlieue de la ville de Béjaïa, qui comprend les quartiers populeux de Tazeboujt et Ighil Izza, ont organisé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya pour protester contre la dégradation de leur cadre de vie et dénoncer ce qu'ils qualifient «de laxisme et laisser-aller total des autorités locales». «Notre localité est délaissée par les responsables locaux. Nous manquons des commodités essentielles pour une vie décente», déplore d'emblée un représentant de ces protestataires, rencontré sur le lieu du rassemblement. Ces derniers ont soulevé avec acuité la dégradation du réseau routier desservant leur localité, l'inexistence de caniveaux de drainage des eaux pluviales et l'absence de réseaux d'assainissement des eaux usées, ainsi que la pénurie d'eau potable. «Les responsables de l'urbanisme ont classé notre localité comme une zone urbaine, alors que nous manquons de tout. La route principale donnant accès à notre village est impraticable. Elle se transforme en bourbier dès qu'une averse survient. En outre, les eaux pluviales ne sont pas évacuées et les eaux usées coulent à l'air libre, mettant la santé publique en danger», a-t-on indiqué. Par ailleurs, ces riverains réclament le raccordement de leurs foyers en gaz de ville, le renforcement de l'éclairage public et la réalisation de trottoirs. «Notre région est à seulement 7 km de la ville de Béjaïa et elle n'est pas encore raccordée en gaz naturel, non dotée d'éclairage public et ses routes dépourvues de trottoirs. Aussi, nous sommes à ce jour ravitaillés en eau potable par camion-citerne», s'est plaint l'un des habitants du quartier Ighil Izza, qui s'inquiète également de la vie des écoliers de la région, lesquels «parcourent quotidiennement 4 km à pied pour rejoindre l'école».