Les familles des six détenus dans l'affaire de l'enlèvement du bébé Leith Kawa au mois de mai dernier ont organisé hier une marche depuis l'hôpital jusqu'au siège de la cour de Constantine. Ils dénoncent le rejet de la demande de libération provisoire introduite en deuxième appel près le tribunal de Ziadia des détenus et notamment de la sage-femme L. Asma et de l'agent de sécurité. Les familles des détenus incriminent la direction de l'hôpital de dépassement en accusant «à tort» les deux employés de cette structure. Il est à noter que de nombreuses personnes ont répondu favorablement à l'appel des familles des détenus surtout lorsqu'ils ont su qu'ils ont entamé une grève de la faim au niveau de la prison de Boussouf où ils sont en détention provisoire. Notons également la présence des parents et de la famille de la jeune sage-femme Asma qui tentent de mobiliser plus de monde autour de leur revendication. À travers cet énième mouvement, les protestataires ne comptent pas baisser les bras. Plusieurs paramédicaux se sont joints à eux, revendiquant l'amélioration des conditions de travail et réclament la fin du climat d'«injustice». Quant aux sages-femmes présentes, elles soulignent qu'«il est inconcevable que notre jeune consœur paye pour les fautes des autres car le problème au niveau des maternités, et de celle de Constantine notamment, ne date pas d'aujourd'hui, mais qu'il a fallu qu'une affaire de ce genre éclate pour que tout le monde se monte contre les sages-femmes». Pour rappel, dix personnes impliquées ont été placées en juin dernier en détention provisoire. Il s'agit des deux accusés principaux, à savoir le couple chez qui le bébé a été retrouvé, une sage-femme, deux infirmières, deux coursiers, un agent de sécurité et une femme de ménage ainsi qu'un intermédiaire. Quatre autres personnes, des infirmières contre lesquelles les mêmes accusations ont été retenues, ont été placées sous contrôle judiciaire. Les chefs d'accusation retenus sont : association de malfaiteurs dans l'objectif de commettre un crime, enlèvement d'un mineur, falsification de documents officiels, complicité, corruption et négligence.