Un nombre de 113 entreprises spécialisées dans le domaine de la sous-traitance mécanique sont identifiées pour accompagner l'usine de montage de véhicules Renault d'Oued Tlélat (Oran) qui sera inaugurée lundi, a indiqué a l'APS le Directeur général de la Bourse algérienne de la sous-traitance et de partenariat (BASTP), Aziouez Laib. Ces sous-traitants potentiels doivent fournir une partie des différentes composants mécaniques, métalliques et autres à l'usine d'Oran de la marque française. Selon lui, depuis la création de la société Renault Algérie Production (RAP) en janvier 2013, une opération de constitution d'un réseau national de sous-traitance devant accompagner cette usine a été engagée par les différents partenaires du projet. Il explique, cependant, que si ces 113 entreprises nationales ont les capacités et le savoir-faire pour fabriquer des composantes pour l'industrie automobile et spécialement pour l'usine Renault, elles ont, toutefois, besoin de formation. Ces sociétés sont spécialisées dans les industries mécaniques, métalliques et métallurgiques (IMMM), le caoutchouc et plastique mais très peu dans le textile. "Plusieurs de ces entreprises ont une expérience dans la fabrication de composants pour les industries mécaniques déjà existants à travers notamment les usines de la SNVI pour les véhicules industriels", fait-il savoir. Selon lui, il suffit juste d'accompagner ces sous-traitants à travers une formation adaptée afin qu'ils puissent se lancer dans un nouveau segment de produits qui est celui des pièces pour l'industrie automobile (véhicules légers). Les pouvoirs publics accordent, dans ce sens, divers avantages à ce type d'entreprises de sous-traitance en les priorisant sur d'autres notamment en matière d'accès au foncier et d'accompagnement. Ainsi, la société RAP, qui a bénéficié d'une assiette de 151 hectares pour cet investissement, a réservé non seulement quelques 20 hectares au profit des PME sous-traitantes mais prend en charge aussi la réalisation des installations et des aménagements de ces espaces pour qu'ils leur soient loués et leur permettre de mener leurs activités à proximité du site tout en bénéficiant de prix de location attractifs. Pour le premier responsable de la BASTP, au bout de trois ou quatre ans, la sous-traitance locale va permettre d'aller au-delà de 30% du taux d'intégration de la voiture Renault Algérie. Une société mixte algéro-turque pour fabriquer des sièges auto Selon M. Laib, une entreprise privée algérienne, qui a été retenue pour fournir des composants en plastique à l'assemblage des voitures Renault, a déjà commencé à approvisionner l'usine et ses composants sont intégrés dans une partie des voitures Renault montées. A ce propos, il a fait savoir que ce même sous-traitant algérien devrait procéder prochainement à la création d'une société mixte avec un partenaire turc pour la fabrication de sièges auto pour l'usine Renault d'Oran. Trois autres sous-traitants sont en cours d'évaluation finale pour être éventuellement retenus afin de fournir à l'usine les faisceaux électriques, les accumulateurs pour batteries et les tuyaux d'échappement. Le ministère de l'Industrie et des mines a établi une liste de 18 produits (pièces de rechange et autres composants) devant être fabriqués localement dans le cadre de l'approvisionnement de l'usine Renault, rappelle-t-on. Quant à la qualité des pièces de rechange et des autres composants fabriquées localement, M. Laib observe qu'il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité de ces produits et les adapter aux standards internationaux. Il rappelle, dans ce sens, qu'un projet de loi sur la sous-traitance est en cours de préparation au niveau du gouvernement qui veille à faire participer les différents acteurs dans son élaboration. "Les autorités publiques ont décidé de tisser un réseau national de sous-traitance devant accompagner les projets d'envergure lancés avec des partenaires étrangers", poursuit-il. Il s'agit, entre autres, du projet en partenariat avec le constructeur allemand Daimler/Mercedes-Benz et le groupe émirati Aabar Investments pour la production de 15.000 autocars, bus et camions à Rouiba (Alger), le projet de construction de véhicules utilitaires d'une capacité de 8.000 unités/an à Ain Bouchkif (Tiaret) ainsi que celui d'une unité de production de 25.000 moteurs à Oued Hamimine (Constantine). Le secteur industriel compte actuellement quelques 1.000 entreprises de sous-traitance formées de PME et des micro-entreprises.