En allant vers l'école du boulevard Souidani Boudjemâa (ex-Colonne Voirol), transformée le temps d'une journée en bureau de vote, on ne s'attendait pas à trouver une telle ambiance.En effet, dès l'entrée de l'école, on a remarqué que les agents de police et ceux chargés de l'accueil n'avaient pas de difficulté pour informer les citoyens. Mis à part les isoloirs, les urnes et les tables disposées pour accueillir les votants, on s'est retrouvé dans une classe d'école primaire décorée par des dessins de fleurs et d'animaux bien colorés pour nous rappeler notre enfance. L'accueil y est chaleureux dans cette ambiance bon enfant. Un citoyen s'étant trompé de bureau montre sa carte à agent avant d'être accompagné vers l'étage supérieur. Nous le suivons pour voir que là aussi il y a des dames et des hommes sympathiques ayant déjà entamé des discussions avec les représentants des partis chargés du contrôle et des habitués du vote habitant le quartier qui n'hésitent pas à lancer quelques plaisanteries. En quittant les bureaux de Souidani Boudjemâa, nous gardons l'image de cette vieille femme âgée de plus de 80 ans qui a tenu à accomplir son devoir malgré son état de santé qui lui permet de se déplacer qu'accompagnée de la plus petite de ses filles. A onze heures, nous passons la place d'Hydra pour entrer pour la première fois à l'école Youcef Ibn Tachfine où une policière nous accueille avec un charmant sourire avant de procéder rapidement à la fouille de notre sac. Au niveau de ce centre, il y a nettement plus de monde qu'à Souidani Boudjemâa. Des jeunes venus accomplir leur devoir sont contents de retrouver Rocky, le dynamique receveur du bus Hydra-Ben Aknoun. Les couloirs, les murs, les pots de fleurs et toutes les décorations montrent bien que cette école est l'une des mieux gérées d'Algérie. Dans l'un des bureaux, quatre jeunes sont assis attendant leur tour pour passer à l'isoloir. L'un d'eux laisse son tour à un vieillard accompagné par son petit-fils. Le chef du bureau nous informe que le vieux qui vient de voter est né en 1915, c'est-à-dire qu'il a 94 ans. Avant de quitter la salle, le vieillard s'exprimant avec des difficultés nous confie qu'il a tenu à se déplacer pour voter pour l'homme de paix qu'il connaît depuis la révolution. Bien qu'on ait vu des jeunes, il faut dire qu'au niveau des écoles de Souidani Boudjemâa et de Hydra la matinée a été marquée par la présence d'hommes et de femmes dépassant souvent la quarantaine.Notons par ailleurs qu'au niveau de ces quartiers, la plupart des habitants préfèrent se déplacer les après-midi pour voter. Donc, l'affluence devait être nettement supérieure à partir de 14 heures.