“Bush, Blair, Sharon, assassins”, “Avance, avance, Irak, le peuple algérien est avec toi”, ont scandé, hier matin, des députés au niveau de la Colonne-Voirol. En effet, les députés des groupes parlementaires du PT, MSP, MRN et des indépendants, se sont donné rendez-vous, hier, à partir de 11h, pour une marche pacifique à partir du siège de la sûreté de daïra de la Colonne-Voirol et ce, jusqu'à l'ambassade des USA. Les parlementaires voulaient, à travers cette action, exprimer leur position de rejet et dénoncer les raids américano-britanniques contre le peuple irakien. Mais les représentants du peuple ont été empêchés de marcher par les services de sécurité. Bien avant 11 heures, un important dispositif de sécurité est mis en place, juste au niveau du siège des retraités de la police, à 300 mètres de l'ambassade de Bush à Alger. La circulation, dans les deux sens, sur cette route menant à El-Biar, a été évidemment bloquée. Des barricades ont été érigées à cet effet, appuyées d'un bouclier des éléments de CRS. Malgré cela, la cinquantaine de députés présente a fait plusieurs tentatives pour “franchir le Rubicon”. Au premier rang, l'on a remarqué des ex-ministres du MSP, les Bengrina, Menasra, Bouguerra Soltani, Boulil ou encore le porte-parole du PT, Louisa Hanoune et les autres députés. Ils clamaient haut et fort : “Bush le terroriste”, ou encore : “Irak, n'en veux pas au peuple algérien, parce qu'il est avec toi.” Ne désespérant pas, ils tentent de franchir le cordon de sécurité. Mais mal leur en prit, ils ont été fortement bousculés, à tel point que quelques députés sont tombés par terre. L'ex-ministre Menasra nous confie : “Où est-ce qu'elle est l'immunité parlementaire face au traitement pareil de la part des services de sécurité ?” D'autres tentent de tromper la vigilance des CRS, tout en brandissant des pancartes sur lesquelles l'on peut lire : “Non à l'agression contre l'Irak”, ou : “Vive le peuple irakien”. A un moment donné, quelques parlementaires ont réussi à contourner le cordon. Après quoi, le responsable des CRS crie à l'adresse de ses éléments afin de stationner les fourgons bleus de travers, de telle sorte que rien ne passe. Louisa Hanoune tente de convaincre le commissaire de la légalité de l'action des députés. Mais rien à faire. A même la chaussée, ils se mettent à clamer : “Zerhouni, le complice…” A 11h30 mn, les représentants du peuple décident d'organiser une marche en direction de la présidence à El-Mouradia. Les CRS se mettent alors à courir pour les bloquer juste au niveau de la rue Souidani-Boudjemaâ. Interdiction de circuler vers la présidence vers la place Addis-Abeba. Continuant à scander des slogans hostiles à Washington et à Londres, ils aperçoivent soudainement la voiture de l'ambassade d'Irak dans laquelle se trouve l'ambassadeur lui-même. Ce dernier ouvre alors la fenêtre pour saluer les députés. Aux environs de midi, les parlementaires commencent à se disperser, tout en se donnant rendez-vous pour d'autres actions les prochains jours. R. H.