Une centaine de personnes ont été arrêtées en Egypte avant des manifestations prévues vendredi contre le gouvernement, à l'appel de mouvements salafistes qui protestent contre la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en 2013, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Depuis la chute de M. Morsi, le nouveau pouvoir mène une répression implacable contre les partisans de ce premier président élu démocratiquement en Egypte, notamment sa confrérie des Frères musulmans, décrétée organisation terroriste, mais aussi contre toute opposition laïque et libérale, en interdisant notamment les manifestations. Au moins 107 membres des Frères musulmans ont été arrêtés jeudi soir et vendredi matin, soupçonnés de vouloir organiser des manifestations violentes, a indiqué le ministère de l'Intérieur cité par l'agence de presse gouvernementale Mena. Les Frères musulmans avaient remporté toutes les élections entre la chute de Hosni Moubarak lors d'une révolte populaire début 2011 et la destitution par l'armée de Morsi. Ils ont annoncé soutenir les appels à manifester des mouvements salafistes vendredi après la grande prière, mais ont demandé à leurs partisans de le faire pacifiquement, comme ils l'affirment pour chaque protestation. Le pouvoir interdit toute manifestation qui ne serait pas préalablement autorisée par le ministère de l'Intérieur Dans la matinée, un général de l'armée a été tué par balles par des inconnus à bord d'une voiture dans l'est du Caire, et deux soldats qui l'accompagnaient ont été blessés. L'attaque n'a pas été revendiquée. Après le coup de force de l'armée contre Morsi, au lendemain de manifestations de millions d'Egyptiens réclamant son départ, les attaques et attentats visant l'armée et la police se sont multipliés tuant des centaines de membres des forces de l'ordre selon le gouvernement. Ils sont revendiqués par des groupes d'insurgés islamistes qui assurent agir en représailles à la répression. L'un d'eux, Ansar Beït al-Maqdess, a fait allégeance à l'organisation Etat islamique responsable d'atrocités en Syrie et en Irak. Lors de la répression contre les pro-Morsi, plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués par la police et l'armée, essentiellement au Caire, et plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants ont été emprisonnés. Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée tombeur de Morsi, a été élu président en mai dernier après avoir éliminé toute opposition, islamiste puis libérale et laïque.