Six policiers ont été tués hier par l'explosion d'une bombe dans le Sinaï égyptien, où des jihadistes commettent fréquemment des attentats contre les forces de sécurité, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Deux autres policiers ont été blessés dans cet attentat perpétré contre un convoi des forces de sécurité entre Al-Arish et Rafah, poste-frontière entre l'Egypte et l'enclave palestinienne de Gaza, dans le nord du Sinaï, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur. "Un engin a explosé près d'un véhicule de transport de personnel blindé au milieu d'un convoi de l'armée et de la police, tuant six policiers dont un officier", indique-t-il. L'attentat n'a pas encore été revendiqué mais le Sinaï est le bastion de groupes djihadistes qui y attaquent régulièrement les forces de sécurité, comme dans le reste du pays, en représailles, selon eux, à la répression lancée par le pouvoir contre les partisans de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi depuis sa destitution par les militaires en 2013. Selon les autorités, des centaines de policiers et militaires ont péri dans ces attaques depuis que le premier président élu démocratiquement en Egypte a été arrêté par l'armée en juillet 2013. La grande majorité de ces attaques ont été revendiquées par deux groupes djihadistes, dont un, Ansar Beït al-Maqdess, a fait allégeance à Al-Qaïda et récemment apporté son soutien au groupe ultra-radical de l'Etat islamique (EI) qui gagne du terrain en Irak et en Syrie. Ce groupe armé basé dans le Sinaï affirme s'en prendre aux forces de sécurité pour venger les manifestants pro-Morsi et islamistes décimés par les militaires depuis le 3 juillet 2013 et le coup de force du chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi. Quelque 1 400 de partisans de Mohamed Morsi ont été tués en quelques mois dans des manifestations, dont plus de 700 le 14 août 2013 au Caire, quand policiers et militaires ont dispersé dans le sang deux rassemblements pro-Morsi. Al-Sissi, promu rapidement maréchal avant de prendre sa retraite de l'armée, a été élu président en mai, haut la main, après avoir éliminé toute opposition politique, islamiste comme laïque et libérale. Il est aujourd'hui très populaire, une majorité d'Egyptiens — et quasiment tous les médias — soutenant la répression visant les islamistes. Nom Adresse email