A l'approche de l'élection présidentielle, prévue les 26 et 27 mai prochain, les attentats contre la police et l'armée, qui ont commencé depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi, se multiplient en Egypte. L'Egypte vit au rythme des attaques contre les policiers et les militaires depuis près d'un an maintenant. Le rythme semble augmenter au fur et à mesure que l'échéance de l'élection présidentielle se rapproche. Dans la nuit de samedi à dimanche, un officier et un conscrit égyptiens ont été tués dans une nouvelle attaque contre la police, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Les deux militaires ont perdu la vie lorsque des assaillants armés ont tiré sur la voiture à bord de laquelle ils patrouillaient sur la route reliant Le Caire à Suez, sur le canal du même nom, précise le communiqué du ministère. Les attaques contre policiers et militaires se sont multipliés en Egypte depuis la destitution le 3 juillet par l'armée du président Morsi, le seul chef de l'Etat jamais élu démocratiquement dans ce pays un an et demi après qu'une révolte populaire a chassé Hosni Moubarak du pouvoir. Le gouvernement mis en place par le chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi aussitôt après son éviction mène, depuis, une très sanglante répression visant les partisans de M. Morsi, en particulier sa confrérie des Frères musulmans. Plus de 1 400 manifestants pro-Morsi ont été tués par soldats et policiers — dont au moins 700 au Caire dans la seule journée du 14 août —, plus de 15 000 personnes ont été arrêtées et des centaines d'islamistes déjà condamnés à mort dans des procès expéditifs. C'est en représailles à cette répression que des insurgés djihadistes revendiquent régulièrement les attentats visant les forces de l'ordre, principalement Ansar Beït al-Maqdess, un groupe armé du Sinaï qui dit s'inspirer d'Al-Qaïda mais sans lien connu avec les Frères musulmans. Le gouvernement dirigé de facto par Abdel Fattah al-Sissi, candidat et grand favori de la présidentielle prévue les 26 et 27 mai, tient les Frères musulmans pour responsables de toutes les attaques et attentats qui ont tué, selon lui, près de 500 personnes depuis la destitution de M. Morsi. La confrérie islamiste a été déclarée "organisation terroriste". Par ailleurs, le groupuscule djihadiste Ajnad Misr a revendiqué samedi de nouveaux attentats au Caire, dont un ayant tué un officier de police la veille, dans un communiqué posté sur sa page Facebook. Ajnad Misr affirme ainsi "grâce à Dieu, nos valeureux soldats sont parvenus vendredi soir à viser un barrage des forces meurtrières qui raflent les jeunes gens innocents pour les remettre aux sbires du régime qui les torturent", avant de revendiquer un attentat ayant blessé mardi deux policiers et un passant dans le quartier d'affaires et résidentiel de Dokki et un autre ayant blessé le 10 avril un policier en banlieue de la capitale. Face à cette campagne, des groupes djihadistes, dont le plus connu, Ansar Beit al-Maqdess, disent s'inspirer d'Al-Qaïda pour multiplier les représailles contre les forces de l'ordre. Ajnad Misr, qui avait déjà revendiqué huit attaques depuis novembre, toutes au Caire, a été adoubé par Ansar Beit al-Maqdess, basé dans le Sinaï, d'où ont commencé les attaques contre policiers et soldats avant de gagner plusieurs villes du pays, dont la capitale. M T. /Agences Nom Adresse email