La trentième édition de la Coupe d'Afrique des Nations CAN-2015 de football qui aura lieu du 17 janvier au 8 février en Guinée équatoriale avec tous les incertitudes qui entourent son déroulement, s'annonce des plus indécises en l'absence du champion d'Afrique en titre, le Nigeria, de cette grande fête du football africain. Une CAN-2015 qui revient de très loin Le tournoi qui devait se dérouler initialement au Maroc a été délocalisé à la dernière minute suite au refus des autorités marocaines d'accueillir la compétition aux dates fixées par l'instance africaine, sous prétexte du virus Ebola qui a fait des milliers de morts en Afrique de l'Ouest. Pourtant, le Maroc a proposé entre-temps aux équipes nationales de football des pays touchés par Ebola, à savoir le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, de venir chez lui jouer leurs rencontres des qualifications de la CAN- 2015. La sélection guinéenne dispute ainsi ses trois rencontres de poule à domicile au stade de Casablanca et réussit même à se qualifier à la phase finale du tournoi. Face au refus catégorique du Maroc d'accueillir le tournoi, l'instance dirigeante du football africain a décidé le 11 novembre 2014 d'écarter ce pays et remet en jeu l'organisation du tournoi. Elle promet au passage des sanctions disciplinaires et financières contre le Maroc qui pourraient aller jusqu'à quatre ans de suspension de toutes compétitions. Le 14 novembre, la Confédération africaine (CAF) met fin au suspense. La Guinée équatoriale est désignée pays hôte de la 30e édition, à l'issue d'un entretien entre son président, Teodoro Obiang Nguema et celui de la CAF, Issa Hayatou. Une course contre la montre est engagée alors. La Guinée équatoriale a organisé la CAN-2012 avec le Gabon, mais ne dispose pas de toutes les infrastructures nécessaires pour l'accueillir seule. Malabo, la capitale, et Bata, la deuxième ville du pays, sont les seules à disposer de stades dignes d'une compétition internationale et d'un nombre suffisant d'hôtels. Les deux autres sites, Mongomo où est domiciliée l'Algérie et Ebibeyin, situés à la frontière gabonaise, sont loin des standards habituels pour un grand tournoi. Conscient de la difficulté de la mission qui attend la Guinée équatoriale, Hayatou reconnaît qu'il y aura des imperfections lors du déroulement du tournoi. Mais le ministre de la Jeunesse et des Sports de Guinée équatoriale, Francisco Pascual Obama Asue s'est voulu rassurant sur le bon déroulement de la CAN-2015 de football à quelques jours du coup d'envoi du tournoi : "Nous avons fait de notre mieux malgré le temps très court dont nous disposions. Et nous mettrons tout en œuvre pour que la CAN soit une belle fête." Algérie, Côte d'Ivoire, Ghana et les autres En l'absence du Nigeria, champion d'Afrique en titre mais incapable de se qualifier, la course pour le titre suprême promet d'être chaude et palpitante entre les grosses cylindrées du continent présentes en Guinée équatoriale. Les Verts, qualifiés après un parcours presque parfait (5 victoires contre une seule défaite) se présentent comme l'un des grands favoris pour la victoire finale. Auréolée de son huitième-de-finale héroïque contre l'Allemagne au Mondial-2014, l'Algérie rêve plus que jamais d'un second titre africain, 25 ans après celui obtenu à Alger. Mais pour le président de la Fédération algérienne (FAF), Mohamed Raouraoua, l'objectif de la sélection algérienne, première puissance africaine selon le dernier classement de la FIFA, est les demi-finales en raison des "conditions spéciales" de cette compétition. Pour réaliser cet objectif, il faut d'abord s'extirper du groupe C, considéré comme celui de la mort, aux côtés notamment du Ghana, l'une des grandes forces du football africain, mais également de l'Afrique du Sud, invaincue lors des éliminatoires et le Sénégal qui revient très fort depuis l'arrivée de l'entraîneur Alain Giresse. Les Black stars du Ghana, têtes de série du groupe C, et dont la dernière victoire en CAN remonte à 1982 en Libye, ne sont pas au mieux de leur forme. Les partenaires d'Asamoah Gyan qui sortent d'un Mondial brésilien en demi teinte, tenteront de redorer leur blason. Le nouveau sélectionneur Avram Grant, engagé en novembre dernier, ambitionne d'aller loin dans la compétition mais sans pour autant se fixer comme objectif la victoire finale. Le groupe D, très relevé lui aussi avec notamment la Côte d'Ivoire, finaliste malheureuse en 2006 et 2012, qui retrouvera sur son chemin, le Cameroun qui était déjà dans sa poule lors des éliminatoires, le Mali, troisième de la précédente édition et la Guinée, de retour à la compétition. Les Eléphants, dirigés désormais par Hervé Renard qui avait offert à la surprise générale, le titre à la Zambie en 2012, seront une nouvelle fois de sérieux prétendants pour le sacre final, en misant notamment sur Yaya Touré (Manchester City), meilleur joueur africain de l'année. Dans le groupe B, la Tunisie de Georges Leekens est bien placée pour aller loin dans le tournoi. Deuxième force du football africain, d'après le classement de la FIFA, les Aigles de Carthage devront toutefois se méfier de la Zambie, de la RD Congo et du Cap-Vert, surprise des éliminatoires. Enfin, dans le groupe A, la Guinée équatoriale qui vient d'engager l'Argentin Esteban Becker Churukian comme sélectionneur en remplacement de l'Espagnol Andoni Goikoetxea, n'aura pas la partie facile avec la présence du Burkina Faso, finaliste malheureux de l'édition 2013, du Congo et du Gabon. Le match d'ouverture contre le Congo de Claude Leroy, doyen des entraîneurs dans cette compétition, sera un test révélateur des capacités du Nzalang Nacional.