Les ministres des Affaires étrangères de l'Union africaine (UA) poursuivaient mardi leurs débats lors de la 26e session ordinaire du Conseil exécutif de l'UA pour préparer le Sommet ordinaire de l'Union prévu les 30 et 31 janvier à Addis Abeba. Lors de cette session ordinaire du Conseil exécutif, les ministres des Affaires étrangères de l'UA, dont le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, qui conduit la délégation algérienne, vont poursuivre leurs travaux à huis clos et sera l'occasion pour délibérer sur les questions de l'ordre du jour du Sommet de l'UA, dans le cadre de la préparation de la 24e Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union. Lundi, la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a appelé les membres de l'organisation panafricaine à «être vigilants» pour relever les défis et faire face aux risques qui les attendent sur la voie de la mise en œuvre de l'Agenda 2063, un projet et un plan visant à assurer la prospérité et l'unité de l'Afrique. Mme Dlamini-Zuma a tenu ces propos lors des débats entamés lundi afin de préparer le sommet ordinaire, autour du thème «L'année de l'émancipation des femmes et du développement vers l'Agenda 2063 en Afrique». Pour préparer la mise en œuvre de cet agenda, Mme Dlamini-Zuma a invité les participants à porter attention aux risques internes comme externes, comprenant entre autres les questions de paix et de sécurité, ainsi que le risque de ralentissement dans l'intégration, dans le développement des infrastructures et dans la diversification des économies. La présidente a également souligné la nécessité de se concentrer sur l'étape suivante pour atténuer les risques. «Il ne suffit pas d'identifier les risques, nous devons passer à l'étape suivante et prévoir ce que nous devons faire pour atténuer les risques, c'est pourquoi nous préparerons un débat sur ce sujet lors de la prochaine session du Conseil exécutif», a-t-elle déclaré. La présidente a également souligné la nécessité d'agir davantage et mieux en faveur de la jeunesse en Afrique. Mme Dlamini-Zuma s'est dite profondément horrifiée par la tragédie que le groupe armé Boko Haram continue d'infliger à la population africaine même si les efforts de l'UA en faveur de la paix, de la sécurité, et de la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance commencent à payer. «Je suis profondément horrifiée par la tragédie que Boko Haram continue d'infliger à nos populations, enlevant des jeunes filles dans des écoles, incendiant des villages, terrorisant des communautés entières et tuant gratuitement», a-t-elle déclaré. En se concentrant sur le thème de l'année 2015, elle a souligné la nécessité de redoubler d'efforts cette année pour augmenter la représentation des femmes au sein du gouvernement, dans le système judiciaire et d'autres institutions publiques et privées et leur participation aux tables de négociations de paix. S'exprimant à l'occasion, Carlos Lopes, sous-secrétaire général des Nations unies et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), a déclaré que la nouvelle histoire de l'Afrique, avec des opportunités de croissance, d'investissement et d'élargissement, a été sérieusement ébranlée par les derniers développements, tels que la baisse des prix des produits de base, la crise Ebola et les conflits en cours. Malgré la performance commerciale impressionnante avec une forte augmentation, notamment depuis l'année 2000, l'Afrique n'a pas réussi à diversifier les exportations de produits primaires et des ressources naturelles, ce qui limite le potentiel de l'industrialisation du continent, a souligné M. Lopes. Les travaux préparatoires du 24e sommet de l'UA, prévu les 30 et 31 janvier, ont débuté vendredi à Addis Abeba en Ethiopie et il sera précédé, le 29 janvier, par la réunion du Comité d'orientation des chefs d'Etat et de gouvernement du Nepad.