Le Premier ministre tunisien Habib Essid a dévoilé lundi la composition définitive de son cabinet, un gouvernement qui se veut de "large coalition" dominé par le vainqueur des dernières législatives, le parti Nidaa Tounès, et comptant des représentants du parti Ennahda, a indiqué l'agence de presse tunisienne TAP. "Nous avons procédé à des changements, il s'agit d'élargir la composition du gouvernement avec l'entrée d'autres partis comme Ennahdha et Afek Tounes", a déclaré M. Essid lors d'une conférence de presse au Palais de Carthage. Le nouveau gouvernement dont Ennahdha a, selon les médias, obtenu un portefeuille ministériel et deux secrétariats d'Etat dans la nouvelle composition du gouvernement, devra obtenir mercredi la confiance du Parlement. Le nouveau cabinet est composé de 22 ministres et les portefeuilles clés ont été répartis comme suit: le poste de ministre de la Justice revient à Mohamed Salah Ben Aissa. Le ministère de la Défense sera conduit par Farhat Horchani, celui de l'Intérieur par Nejem Gharsalli. Tayeb El Bakouch, a été nommé, quant à lui, ministre des Affaires étrangères, Salim Chaker ministre des Finances. Ridha Lahouel a été placé à la tête du ministère du Commerce. Neji Djelloul sera chargé de l'Education Nationale. Au poste de secrétaire général du gouvernement, a été nommé Ahmed Zerouk. Dans la foulée de ces nouvelles nominations, M. Zied Lakhdhar, dirigeant du Front populaire et député, a estimé dans une déclaration à la TAP, que le chef du gouvernement désigné, Habib Essid, a fait "un calcul simple" pour garantir le vote de confiance du parlement. Ceci dit est le fruit de concertations intensives avec nombre de partis politiques et d'organisations nationales. M. Lakhdhar a laissé entendre que le nouveau gouvernement Essid aura besoin de toute sa force pour persuader les opposants à la présence d'Ennahda dans cette nouvelle équipe de l'utilité des choix effectués. Dans sa déclaration, il a précisé que la participation d'Ennahdha a uniquement pour objectif d'obtenir du parlement le vote de confiance. Zied Lakhdhar a rappelé qu'à l'origine, Nidaa Tounès avait pour mission de trouver un équilibre sur l'échiquier politique en promettant à ses électeurs d'écarter Ennahdha du pouvoir d'autant qu'il s'est engagé à ne pas créer des coalitions avec ce mouvement.