Les autorités syriennes ont pris, dès le début du conflit qui secoue le pays, la décision de lutter contre le terrorisme, de protéger la population et de mener le dialogue au niveau national, a affirmé le président syrien Bachar al-Assad. Dans une interview accordée à BBC News mardi, le chef de l'Etat syrien a affirmé que toute guerre est mauvaise et dans n'importe quelle guerre il y a des victimes civiles. "C'est pourquoi chaque guerre est une mauvaise guerre. Donc, vous ne pouvez pas parler d'une guerre bénigne sans faire de victimes (….) Quand vous parlez de gouvernements, vous parlez de politiques. Nous luttons contre le terrorisme et nous défendons les civils. A la même occasion, M. al-Assad a affirmé que le peuple syrien était derrière lui et soutient le gouvernement. "Comment pourrions-nous résister pendant quatre ans alors que les gens sont contre nous ainsi que l'Occident et les pays de la région. Comment pourrais-je rester quatre ans dans ma position avec le gouvernement, l'armée et les institutions sans le soutien public? C'est impossible. C'est désagréable mentalement", a-t-il indiqué. En réponse au rapport de l'ONG Human Rights Watch disant apprendre que les forces partisanes d'al-Assad auraient attaqué férocement les civils dans les zones dominées par l'opposition, le président al-Assad s'est interrogé : "Pourquoi? Encore une fois, si quelqu'un qui se tient contre son peuple et contre les puissances régionales, les grandes puissances et l'Occident et en dépit de cela il survit, comment? Si vous tuez le peuple syrien, ce dernier vous soutient ou devient-il contre vous? Tant que vous avez le soutien du public, cela signifie que vous défendez le peuple. Si vous tuez les gens, ils seront contre vous". Répondant à une question accusant la Syrie d'imposer des restrictions sur l'accès des médicaments dans les zones dominées par les groupes armés, le président al-Assad a indiqué que jusqu'à ce moment, le gouvernement syrien envoie à la ville nord de Raqqa, dominée premièrement par le Front al-Nosra et ensuite par l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech/EI), la nourriture et les médicaments. A propos de la zone d'al-Ghouta al-Charqia, près de Damas, à laquelle a été interdit l'accès de 12 convois d'assistance humanitaires, le président syrien a indiqué que "ces mêmes zones bombardent quotidiennement Damas, alors comment pourrions-nous empêcher la nourriture et nous ne pouvons pas empêcher l'arrivée des armes". "Je veux dire que si nous pouvons empêcher la nourriture d'accéder à ces zones, comment pouvons-nous éviter les armes d'accéder aux mêmes zones? Comment pouvons-nous permettre l'accès des armes?", s'est interrogé le président al-Assad. "Nous sommes des êtres humains, nous vivons avec les questions de la mort sur une base quotidienne. Il y a des familles qui ont perdu leurs êtres chers, et moi personnellement j'ai perdu des membres de ma famille, j'ai perdu des amis et des gens avec qui je travaille. C'est quelque chose que nous vivons chaque jour dans la douleur', a conclu M. al-Assad. Plus de 210.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le déclenchement du conflit en 2011 et plus de 10 millions de personnes ont été déplacées, dont près de quatre millions ont fui la Syrie pour trouver refuge à l'étranger.