La conférence internationale sur l'extrémisme violent a été l'occasion, jeudi, pour l'Algérie de réitérer l'efficience de sa vision quant à la réponse à donner au terrorisme. Une réponse bâtie autour d'une stratégie comprenant notamment une politique de réconciliation nationale et la déradicalisation. Le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a mis l'accent, dans son intervention durant la conférence, sur le combat mené par l'Algérie sur plusieurs fronts, dans sa lutte contre ce phénomène, partant de la conviction que la réponse sécuritaire uniquement à un phénomène aussi complexe demeure insuffisante. Exposant l'expérience algérienne en la matière, il a axé sa communication sur la déradicalisation et toutes les mesures prises par l'Algérie dans ce sens, afin d'arriver à la consolidation des fondements du référent religieux national par la promotion de la culture de l'Islam authentique prônant l'humanisme, la tolérance et l'harmonie. Cette démarche est venue accompagner les autres axes fondamentaux de la stratégie de lutte contre le fléau en premier lieu "l'action des forces de sécurité qui a été menée dans le strict respect des lois de la République et des engagements de l'Etat en matière de protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales". Cette action, a-t-il souligné a permis de protéger la vie des personnes, de préserver l'unité nationale et l'intégrité territoriale du pays, l'affirmation en permanence de la force de la loi républicaine sur la totalité du territoire national ainsi que le rétablissement de la paix, la sécurité et la stabilité. Il a souligné en outre, l'importance de la politique de réconciliation nationale, que le gouvernement entend poursuivre, laquelle "a préservé la cohérence de l'harmonie de la société algérienne", mettant en avant la conviction de l'Algérie que "la démocratie participative et l'Etat de droit ainsi que le développement socio-économique basé sur la justice et l'égalité des chances constituent de solides remparts contre la propagande de l'extrémisme et ses campagnes de recrutement parmi les jeunes socialement vulnérables". Cette vision semble avoir trouvé écho au sein de la communauté internationale dont les représentants réunis à la conférence de Washington ont exprimé la convergence à aller traquer le mal à la racine. En effet, les dirigeants de ce monde ont appelé les autorités des différents pays à prendre des mesures envers les jeunes et les catégories défavorisées, en matière d'éducation, d'emploi et autres. C'est d'ailleurs le message transmis par le secrétaire général des Nations Unies, Ban ki-Moon, qui a recommandé aux Etats de répondre d'une manière décisive à cette arrivée de "nouvelles générations de terroristes transnationaux, en allant à la racine à la racine et chercher les motivations", soulignant que "l'oppression, la corruption et l'injustice servent cette cible, (…) ajoutant que la bonne gouvernance tue le terrorisme". Le SG de l'ONU a appelé à "enseigner la tolérance, la compassion et la diversité", relevant la nécessité d'"une riposte pluridisciplinaire qui passe par les droits humains", annonçant à cette occasion son intention "de réunir les dirigeants religieux du monde entier dans une conférence pour promouvoir la réconciliation et la compassion". Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, en présidant la cérémonie d'ouverture de la conférence, a pour sa part mis l'accent sur l'impératif de "chercher les moyens pour faire face à ces tendances alarmantes (…) préconisant particulièrement l'élargissement de l'éducation religieuse, la défense de la liberté religieuse contre le racisme sous toutes ses formes et le partenariat contre l'extrémisme violent.