Le communiqué final de cette rencontre évoque un « plan d'action contre l'extrémisme violent », censé produire des « avancées concrètes (...) au cours d'un sommet qui se tiendra en marge de l'Assemblée générale de l'ONU » en septembre. « Les groupes Al-Qaïda et Daech s'engouffrent dans les faiblesses de nos sociétés pour recruter », explique-t-il, évoquant le chômage des jeunes, la perte d'identité, l'impression d'être un citoyen de seconde zone et l'absence d'éducation. « Les jeunes qui n'ont reçu aucune éducation sont plus réceptifs aux théories du complot et aux idées radicales », a déclaré Obama, insistant sur la non-stigmatisation des musulmans. « Quand les gens sont opprimés, quand on rejette les droits de l'Homme (...), quand l'opposition est réduite au silence, cela nourrit l'extrémisme violent. Cela crée un environnement exploitable pour les terroristes. Quand un changement démocratique pacifique est impossible, cela nourrit la propagande des terroristes selon laquelle la violence est la seule réponse disponible », a indiqué Obama. « Nous ne sommes pas en guerre avec l'Islam, nous sommes en guerre avec des gens qui ont perverti l'Islam », a insisté le président américain, reconnaissant dans la foulée que les relations entre l'Occident et le Moyen-Orient ont souvent été compliquées. Que faire ? Il estime que les gouvernements doivent faire face à ce problème et endosser leur part de responsabilités. « Les communautés musulmanes, y compris les intellectuels et les religieux, ont de fait la responsabilité de rejeter non seulement les interprétations tronquées de l'Islam mais aussi ce mensonge selon lequel nous sommes d'une certaine manière engagés dans un conflit de civilisations », dit-il. Obama demande aux leaders religieux musulmans de « prendre davantage la parole » pour expliquer « haut et fort » que les terroristes ne sont pas des musulmans et ne pas laisser les leaders d'Al-Qaïda et de Daech « se dépeindre comme des leaders religieux » et « présenter l'Occident comme étant en guerre contre l'Islam ». « Nous devons leur refuser la légitimité qu'ils recherchent. Ce ne sont pas des leaders religieux, ce sont des terroristes », a martelé Obama, appelant à l'unité et à l'action pour vaincre les « fausses promesses » de l'extrémisme et à discréditer les « idéologies haineuses », en déjouant la propagande qui « cible particulièrement les jeunes musulmans sur internet ». Présent à cette réunion, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Onu, qui dénie, comme Obama, le droit à Daech et consorts de parler « au nom de un milliard de musulmans », a annoncé qu'il allait convoquer dans les prochains mois une réunion des dirigeants religieux du monde entier. « Les opérations militaires sont essentielles pour faire face aux menaces réelles. Mais cela ne peut pas être une solution miraculeuse. Les missiles peuvent tuer des terroristes. Mais c'est la bonne gouvernance qui tue le terrorisme. » Messahel expose la vision algérienne Cette réunion a permis à l'Algérie de réitérer l'efficience de sa vision quant à la réponse à donner au terrorisme. Une réponse bâtie autour d'une stratégie comprenant notamment une politique de réconciliation nationale et de dé-radicalisation. Abdelkader Messahel a mis l'accent, dans son intervention, sur le combat mené par l'Algérie sur plusieurs fronts, dans sa lutte contre ce phénomène, partant de la conviction que la réponse sécuritaire uniquement à un phénomène aussi complexe demeure insuffisante. Exposant l'expérience algérienne en la matière, il a axé sa communication sur la dé-radicalisation et toutes les mesures prises par l'Algérie dans ce sens afin d'arriver à la consolidation des fondements du référent religieux national par la promotion de la culture de l'Islam authentique prônant l'humanisme, la tolérance et l'harmonie. Cette démarche est venue accompagner les autres axes fondamentaux de la stratégie de lutte contre le fléau, en premier lieu « l'action des forces de sécurité qui a été menée dans le strict respect des lois de la République et des engagements de l'Etat en matière de protection des droits de l'Homme et des libertés fondamentales ». Cette action, a-t-il souligné, a permis de protéger la vie des personnes, de préserver l'unité nationale et l'intégrité territoriale du pays, l'affirmation en permanence de la force de la loi républicaine sur la totalité du territoire national ainsi que le rétablissement de la paix, la sécurité et la stabilité. La politique de réconciliation nationale, que le gouvernement entend poursuivre, « a préservé la cohésion de la société et l'harmonie de la société algérienne », explique Messahel, mettant en avant la conviction de l'Algérie que « la démocratie participative et l'Etat de droit ainsi que le développement socio-économique basé sur la justice et l'égalité des chances constituent de solides remparts contre la propagande de l'extrémisme et ses campagnes de recrutement parmi les jeunes socialement vulnérables ». Cette vision est partagée par Ban Ki-moon. Il a recommandé aux Etats de répondre d'une manière décisive à cette arrivée de « nouvelles générations de terroristes transnationaux, en allant à la racine et chercher les motivations ». « La bonne gouvernance tue le terrorisme », a indiqué le SG de l'ONU, appelant à « enseigner la tolérance, la compassion et la diversité ».