Près de quatre mois après son incroyable sacre en Champions League africaine, l'Entente de Sétif se fixe cet après-midi un autre rendez-vous avec l'histoire en tentant de remporter sa première Supercoupe d'Afrique. L'Entente peut encore offrir beaucoup de joie à ses milliers de fans et aux millions d'Algériens si elle arrive à sortir vainqueur de la belle empoignade qui l'oppose à partir de 16h au stade Mustapha-Tchaker de Blida à son homologue égyptien du Ahly du Caire. Ce n'est pas le premier face-à-face entre les deux clubs puisqu'ils s'étaient déjà affrontés il y a vingt-sept ans lors des demi-finales de l'ancienne version de la Ligue des champions africaine. A l'époque, l'Aigle noir, qui s'était imposé chez lui au match aller par 2 à 0, a résisté au retour du géant égyptien devant 80 000 spectateurs en furie malgré deux buts concédés dans le temps réglementaire, avant d'arracher le droit de disputer sa première finale continentale aux tirs au but grâce aux prouesses de son mythique gardien Osmani. Un souvenir qui reste ancré à jamais dans la mémoire des Sétifiens mais aussi celle des gars du Ahly qui semblent décidé à prendre leur revanche en jouant un mauvais tour cet après-midi aux hommes de Kheireddine Madoui. La motivation sera même double pour les coéquipiers de Emad Meteb qui visent, non seulement leur septième supercoupe d'Afrique, mais surtout leur vingt-et-unième titre international. Ils pourront ainsi améliorer dans ce registre leur record mondial qu'ils détiennent depuis le 7 décembre dernier à l'occasion de leur sacre en Coupe de la CAF face à la formation ivoirienne Sewe Sport (le précédent record appartenait au Milan AC avec 19 titres). Cela dit, le Ahly du Caire n'est plus cette redoutable équipe qui faisait trembler le continent africain en raison de la crise qui sévit dans le football égyptien. D'ailleurs, le Ahly du Caire n'est que troisième d'un championnat qui vient d'être suspendu suite à un autre drame qui a coûté la vie à 74 supporters opposant le Zamalek à l'Enbi. En dépit de cela, Madoui, lui, se veut plus méfiant à propos de son adversaire «Le Ahly reste le Ahly. Son incroyable palmarès plaide largement pour lui. C'est une équipe très expérimentée et habituée à ce genre de rendez-vous. Ce serait donc une erreur d'aborder ce match avec un excès de confiance, car l'adversaire a certainement de grands arguments à faire valoir dans cette finale. Ce sera du 50/50» a déclaré à la veille du match le jeune technicien sétifien qui s'est dit tout de même confiants quant aux chances de son équipe à mettre la main sur son deuxième titre continentale de la saison. «Les joueurs sont suffisamment motivés pour être à la hauteur de cet événement très attendu par nos supporters. Je pense que le moral de l'équipe est au beau fixe. Nous avons effectué une très bonne préparation à l'Ecole nationale des sports olympiques d'El Bez et aussi au Centre sportif national de Sidi Moussa. En plus, nous allons pouvoir compter sur le soutien indéfectible de notre public qui peut peser sur le sort de la rencontre», a-t-il ajouté. Cependant, si son homologue du Ahly, l'Espagnol Juan Carlos Garido, pourra compter sur son équipe type y compris Meteb qui s'est rétabli de sa blessure, ce n'est pas le cas pour l'entraîneur sétifien qui est appelé à se passer de deux pièces maîtresses dans le secteur défensif, à savoir le Centrafricain Eudes Dagoulou et Abdelghani Demou, tous deux forfaits pour cause de blessure. Une défection qui va emmener Madoui à revoir sa stratégie de jeu, même si celui-ci dispose suffisamment de solutions de rechange à même de présenter un onze compétitif sur le terrain de Tchaker pour défier le grand Ahly et prouver que l'ESS est désormais le nouveau patron du continent. A noter enfin que la rencontre ESS-Ahly sera officiée par l'Ivoirien Doue Désiré Noumandiez, assisté par son compatriote Songuifolo Yeo et le Burundais Jean-Claude Birumushahu.