Le ministre de l'Industrie et des mines Abdessalem Bouchouareb a appelé lundi à Alger les entreprises américaines à diversifier leurs investissements en Algérie et à s'orienter vers les filières technologiques, réaffirmant l'engagement du gouvernement à améliorer davantage le climat des affaires. "Notre ambition pour le développement industriel du pays est d'entrer dans les chaînes de valeur globales en convoitant les segments à haute intensité technologique (…) les entreprises américaines pourraient en bénéficier dans le cadre de partenariat de sous-traitance avec nos entreprises", a dit M. Bouchouareb lors d'une rencontre d'affaires algéro-américaine. Il a ajouté que "l'excellence technologique et le pouvoir innovant exceptionnel de l'industrie américaine font que vos entreprises sont des partenaires de choix pour les entreprises algériennes", réaffirmant l'engagement du gouvernement à améliorer davantage le climat des affaires en Algérie. "Nous visons à attirer des entreprises leaders dans un partenariat gagnant/gagnant mais aussi à offrir aux PME et à toutes les entreprises innovantes étrangères les conditions de leur épanouissement dans notre pays", a-t-il insisté. La rencontre d'affaires se tient parallèlement à une mission économique et commerciale américaine qui se tient du 1er au 3 mars à Alger. Pour sa part, le président du Conseil d'affaires algéro-américain, Ismael Chikhoune a indiqué que quatre nouveaux accords de partenariat algéro-américain, dans les domaines de l'agriculture et de l'énergie solaire, seront signés à l'issue de cette mission économique. Ces accords portant sur différentes filières agricoles telle que la production de semences et l'élevage bovin mais aussi sur l'énergie solaire, seront conclus avec des entreprises algériennes publiques et privées, a précisé M. Chikhoune à l'APS. Il a affirmé que beaucoup d'entreprises américaines étaient intéressées par le marché algérien compte tenu de ses potentialités en termes de ressource naturelles mais aussi du capital humain. Un pôle biotechnologique à Sidi Abdellah en 2020 Des discussions sont en cours entre des entreprises algériennes et américaines pour délocaliser leurs activités en Algérie, citant en ce sens la création prochaine d'un hub biotechnologique spécialisé dans la recherche et de la formation dans le domaine des produits pharmaceutiques. Ce pôle biotechnologique projeté à Sidi Abdellah (près d'Alger) à l'horizon 2020 a, d'ailleurs, fait l'objet dimanche de discussions "franches" entre opérateurs américains et représentants du ministère de la Santé, selon M. Chikhoun. Selon lui, les deux parties visent à diversifier les relations économiques et à renforcer les investissements productifs hors hydrocarbures, estimant que le volume des investissements directs étrangers (IDE) américains en Algérie depuis 1986 à plus de 5 milliards de dollars, dominés par les hydrocarbures. De son côté, le secrétaire d'Etat américain adjoint chargé des Affaires économiques et commerciales, Charles Rivkin a salué la volonté et l'engagement du gouvernement algérien à promouvoir le partenariat bilatéral affirmant la "disposition et l'engagement" des américains à aider l'Algérie à diversifier son économie et à créer des emplois. "Je pense que nous commençons un nouveau chapitre prometteur de nos relations économiques", s'est-il félicité ajoutant que l'agriculture, la santé et les TIC sont des domaines dans lesquels les deux parties peuvent développer leur coopération. Selon le responsable américain, si une amélioration mieux adaptée du climat des affaires en Algérie est menée, "beaucoup d'entreprises américaines vont venir encore", dit-il. De son côté, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) Ali Haddad, a défendu la règle 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie, et plaidé pour des "partenariats gagnant/gagnant" avec les entreprises américaines désirant s'installer en Algérie. Pour sa part, le président de la Chambre du commerce arabo-américaine, M. David Hamod a estimé que "l'Algérie est le plus grand marché dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord", ajoutant que "la baisse du volume des échanges commerciaux algéro-américains ne signifie pas un ralentissement des nos relations économiques". A rappeler que trois accords de coopération dans l'énergie, la santé et l'hôtellerie avaient été signés entre des entreprises algériennes et américaines à l'occasion de la semaine algérienne de l'investissement et des affaires "Doing business in Algeria" tenue fin octobre dernier à Chicago. Actuellement, quelques 114 entreprises américaines sont implantées en Algérie et opèrent notamment dans le secteur des hydrocarbures et l'industrie pharmaceutique et dont 52 projets d'investissement direct étranger (IDE).