Tout compte fait, la FIFA a réussi à retomber sur ses pieds. Ceux qui pensaient que l'instance internationale de football allait se casser les dents dans le traitement de l'organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar devront repasser. Ce Mondial aura lieu durant les mois de novembre et décembre 2022 et personne ne trouvera à redire. La FIFA savait, pourtant, qu'elle allait se heurter à de puissants lobbies, à commencer par les clubs européens qui vont devoir couper leur championnat local 2022-2023 en deux parties, une avant le tournoi du Qatar et une autre après cette compétition. Ces clubs estiment que leur programme de préparation va être complètement chamboulé sans compter le manque à gagner sur le plan financier. La FIFA a trouvé une parade à ce problème en leur promettant de leur verser 412 millions de dollars (390 millions d'euros) pour la participation de leurs joueurs aux Mondiaux de 2018 et de 2022. Il ne faut pas oublier, d'un autre côté, que le 29 mai prochain, va avoir lieu l'élection du président de la FIFA pour un nouveau mandat. Election pour laquelle Sepp Blatter, l'actuel titulaire du poste partira favori. Il aura besoin de l'appui de voix dans lesquelles l'influence de puissants clubs n'est pas à écarter. Il pourrait y avoir en cette occasion un arrangement qui pourrait satisfaire tout le monde. Les autres perdants de la nouvelle programmation de la phase finale de la Coupe du monde 2022 sont les chaînes de télévision dont certaines ont payé le prix fort pour obtenir les droits de retransmission. Selon des experts en communication, les plus lésés pourraient être les chaînes américaines en raison de la concurrence, au même moment, avec quelques compétitions très prisées au pays de l'Oncle Sam comme le basket-ball et le football américain. Dans un pays comme les Etats Unis, grand consommateur de programmes télévisuels, une coupe du monde de football est un spectacle qui génère de gros bénéfices. Si elle se trouve en concurrence avec d'autres sports, ces télévisions risquent de voir leur tiroir-caisse en subir des dommages. Mais la FIFA a su manœuvrer avec ces chaînes en leur promettant d'avoir les droits du Mondial 2026 sans passer par un appel d'offres. Pour ce qui est des chaînes européennes, il semblerait que la période de novembre-décembre soit opportune dans la mesure où il s'agira d'une période d'avant les fêtes de fin d'année où la consommation est poussée à l'extrême et où les contrats publicitaires, en terme d'image, sont négociés au prix fort. Même l'UEFA, la puissante Confédération européenne de football, s'est alignée sur les thèses de la FIFA, son président, Michel Platini, indiquant que le 18 décembre retenu pour la finale du Mondial 2022 est une bonne date qui ne gênera pas du tout les compétitions de clubs qu'elle organise. Un problème pourrait surgir d'ici là, s'il ne s'est déjà pas manifesté : la concurrence du Mondial de football avec les sports d'hiver. Toutefois, le risque n'a rien de majeur. La vraie saison des sports de glisse sur neige ne commence que vers la mi-décembre. Ils seront, peut-être lésés par le football mais sur une très courte période. Pas de quoi soulever des vagues. En tout cas, le choix de la période pour le Qatar est le plus adapté. En décembre 2011, ce pays avait organisé les Jeux sportifs arabes et la température à cette époque-là (nous y étions) était la plus indiquée pour un sport comme le football.