«Je suis un homme d'affaires au service de l'économie de son pays, la politique n'est pas mon domaine et je ne nourris aucune ambition de l'exercer». Le propos est du président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) amené, une de fois plus, à rappeler aux uns et autres en quoi consiste concrètement l'action de la structure qu'il dirige, réunissant en son sein de véritables capitaines de l'industrie et de promoteurs de l'économie nationale. Hier matin, à l'issue de sa concertation avec Ibrahim Ben Abdelaziz Mohamed Saleh Essahlaou, l'ambassadeur du Qatar en Algérie, Ali Haddad a tenu à trancher de manière catégorique que «la feuille de route» du forum sert le développement économique du pays, et qu'il s'agit là d'un «chantier» qui urge, à telle enseigne, fera-t-il comprendre, qu'il convient mieux au FCE d'ignorer les quelques critiques infondées dont il fait l'objet de la part «de certains milieux politiques». Des hommes politiques prisonniers de réflexes stériles et improductifs que le président du FCE ne citera pas nommément, mais dont il était évident que ces propos constituaient une réponse de plus à Louisa Hanoune qui s'emploie, en vain, à vouloir croiser le fer avec Haddad. «On n'a rien à voir avec la politique», a encore soutenu en substance le patron des patrons, réaffirmant que c'est le seul domaine dans lequel il excelle et dans le sillage duquel il active pour un rayonnement de l'entreprise algérienne en vue d'un meilleur rendement en termes de développement économique. Une proposition pour la relance de l'économie Le président du FCE illustre ses propos en révélant que le forum vient tout juste de finaliser un premier document contenant un ensemble de propositions de relance économique et qui sera remis sous peu au gouvernement. «Nous venons de finaliser un premier document réunissant nos réflexions et nos propositions qui, dans le cas où elles seront appliquées scrupuleusement, permettront à l'Algérie de passer du statut de pays importateur à celui d'exportateur dans 4 à 5 années», précisera encore le président du FCE en qualifiant ces mêmes propositions émanant des réflexions du forum d'extraordinaires en termes d'impact sur le développement économique. Quant aux objectifs gagés par le FCE à travers son action entérinée de façon ininterrompue et sans le moindre répit sous la conduite d'Ali Haddad, figure en effet cette ambition, somme toute réalisable, de faire gagner à l'Algérie la somme de 10 milliards de dollars annuellement à travers le recours à de nouveaux «ingrédients» de relance industrielle qui seront d'un effet certain sur la réduction de la facture d'importation. Des représentants du FCE dans plusieurs capitales du monde La direction du forum des chefs d'entreprise a déjà convoqué une première réunion pour évaluer notamment le bilan des activités. Lors de cette concertation prévue le 15 avril prochain sous l'égide de son président Ali Haddad et en présence des membres du conseil exécutif du forum, ceux du conseil d'orientation stratégique (COS) ainsi que les autres adhérents au FCE, il est également question de l'élargissement de la représentation de cette structure. En effet, en sus de l'installation des délégués de wilaya inscrites au menu de la réunion du 15 avril, il sera procédé durant la même occasion à la désignation des représentants du FCE à l'international, «soit dans plusieurs capitales du monde» pour reprendre la déclarion faite hier par Ali Haddad à l'issue de son entretien avec l'ambassadeur du Qatar en poste à Alger. Il a cité, entre autres, les villes de Dubaï, Paris, Istanbul et Londres où le FCE sera notamment représenté. Il expliquera aussi que cette action d'élargissement de la représentation de la structure qu'il dirige est par ailleurs prévue dans le programme de sa visite aux Emirats Arabes Unis (EAU) le 30 du mois en cours. Consolidation de la coopération économique algéro-qatarie D'autre part, la promotion de la coopération économique et la dynamisation des actions d'investissement algéro-qataries a été un thème évoqué lors de la réunion entre le président du FCE et l'ambassadeur du Qatar en Algérie, Ibrahim Ben Abdelalaziz Mohamed Saleh Essahlou. «Avec le FCE, nous sommes déterminés à dynamiser nos relations économiques avec l'Algérie. Nous souhaitons une coopération touchant différentes activités et nous activons avec les entrepreneurs du Qatar pour qu'ils viennent investir en Algérie dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant», fera comprendre l'ambassadeur du Qatar. Alger et Doha entretiennent d'excellentes relations politiques et économiques, a-t-il également insisté. A titre d'exemple, rappelons que le 9 mars dernier, l'Algérie et le Qatar ont lancé à Jijel la construction d'un complexe sidérurgique d'un coût de deux milliards de dollars. Ce complexe sidérurgique est réalisé dans le cadre du partenariat entre Sider, groupe détenu à 51% par l'Etat algérien et 49% par ArcelorMittal qui produit 600 000 tonnes d'acier par an, et Qatar Steel.