La sélection algérienne de football a raté complètement sa première sortie dans sa tournée printanière au Qatar. L'EN s'est inclinée logiquement face à son homologue qatarie, mieux organisée, plus volontaire et mieux en jambes. Les poulains de Christian Gourcuff ont été dans un jour sans. C'était leur plus mauvais match sous la direction de l'ancien entraîneur de Lorient. Ils étaient amorphes, sans âme, à l'image de leur maestro Yacine Brahimi, pris sous l'éteignoir des défenseurs qataris. Brahimi qui a aussi versé dans l'individualisme, n'arrivait guère à retrouver Slimani, esseulé et trop isolé en pointe. C'est sur l'une des balles perdues par le sociétaire du FC Porto que les poulains de Djamel Belmadi ont réussi à ouvrir le score sur une contre-attaque rapide, conclue brillamment par Ali Asad, qui s'est joué de Medjani avant de battre allègrement Doukha. Même les deux faux ailiers, Ghezzal et Mahrez, étaient incapables de déborder et de faire mouche sur les côtés tout au long de la première période, dominée par les champions du Golfe, privés pourtant de plusieurs maîtresses dont l'ancien attaquant de la formation de Chéraga, Boualem Khoukhi. La note aurait être plus salée avec ces nombreuses occasions nettes que les Qataris se sont procurées durant ce premier half, à sens unique. La défense algérienne était aux abois, complètement dépassée par les événements, notamment au niveau de l'axe central où le manque de cohésion entre Medjani et Chafai, alignés ensemble pour la première fois, était criard. Belmadi connaît parfaitement les forces et les faiblesses des Verts et il a réussi à damer le pion à Gourcuff sur le plan tactique. Les changements opérés par le Breton en seconde période n'ont rien apporté. Ce sont les Qataris qui se sont encore procurés les meilleures occasions de scorer que l'héroïque Doukha a réussi à annihiler, sauvant ainsi l'EN d'une véritable débâcle. Gourcuff doit revoir sa copie avant le second match contre Oman, lundi, la victoire sera impérative pour retrouver la confiance et la sérénité avant l'entame des éliminatoires de la CAN 2017. Impressions : Christian Gourcuff : «Une question de rythme avant tout» «On n'a pas fait un bon match, c'est clair. Je pense qu'on a manqué de rythme. On a joué d'une manière stérile et latérale et on s'est exposé ainsi aux contres des Qataris. Rien n'a marché aujourd'hui. C'est une question de rythme avant tout. On doit tirer les enseignements nécessaires de cette défaite et réagir face à Oman pour retrouver la confiance.»
Yacine Brahimi : «On n'a pas pu ni su répondre présent» «On regrette d'avoir perdu ce match contre le Qatar, qui aurait pu être une bonne opportunité pour retrouver la confiance. Je pense qu'on n'a pas pu ni su répondre présent sur le terrain. Sincèrement, je n'ai pas une explication précise à cette défaite qu'on doit oublier. Il faut tourner la page et penser au prochain match contre Oman.»
Islam Slimani : «On fera mieux contre Oman» «On a pas fait le match qu'il fallait. On est passé à côté et ce sont des choses qui arrivent dans le football. Rien ne marche parfois. On n'a pas sous-estimé l'équipe du Qatar. On était seulement dans un jour sans. On fera mieux au prochain match contre Oman. Promis.»
Djamel Belmadi : «On était pourtant privé de plusieurs de nos atouts» «On savait que le match allait être difficile contre une bonne sélection algérienne qui avait le monopole du ballon, mais on s'est créé les plus nettes occasions de scorer et on a concrétisé l'une d'elles. On a été privé de plusieurs de nos atouts et je suis content du rendement des joueurs qui ont pris la place des absents. J'avais à cœur de jouer ce match contre l'Algérie et je suis ravi de l'avoir gagné.» Karim Boudiaf : «Cette victoire va nous donner plus de confiance» «On a réussi une bonne performance contre l'Algérie. Cette victoire va nous donner plus de confiance et j'espère qu'on va gagner aussi contre la Slovénie. C'était un match un peu spécial pour moi. J'ai pensé à l'Algérie, à ma famille en Algérie, à ma mère et à mon père surtout au moment de l'hymne algérien. Belmadi n'a pas cessé de nous parler du niveau de l'Algérie et de son classement mondial. On n'a prouvé que le classement ne veut rien dire. On a fait un grand match. Les Algériens ne doivent pas douter. Si on laisse Gourcuff travailler, il fera de bonnes choses dans un avenir proche.»