Plus d'une année après son lancement, l'opération de réhabilitation du vieux bâti dans le centre historique de la ville d'Alger, progresse lentement, du fait plusieurs contraintes techniques, selon les initiateurs du projet. Lancée en février 2014, la remise en l'état de 792 immeubles vétustes à usage d'habitation du centre-ville de la capitale se poursuit toujours mais les chantiers ne pourront être relancés qu'une fois les réseaux électrique et téléphonique installés dans des cages souterraines, soulignent les entreprises de réalisation. L'enfouissement en cours des réseaux téléphonique et électrique, un vieux projet de la wilaya d'Alger en partenariat avec Sonelgaz, empêche en effet jusqu'à l'installation des échafaudages. En fait, dix grands boulevards du centre historique de la capitale connaissent ou sont appelés à connaître des travaux d'enfouissement des lignes électriques, de réaménagement de trottoirs et de remise au point de l'éclairage public ou artistique pour une enveloppe financière de 1,393 milliard de DA, selon le directeur de l'urbanisme et de la construction de la wilaya, M. Bensaad. Il s'agit des boulevards Zighout Youcef, Krim Belkacem, Frantz Fanon, Didouche Mourad, Mohamed V, Larbi Ben M'hidi, Hassiba Ben Bouali, Colonel Amirouche, Asselah Hocine et docteur Saâdane. Au ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, plusieurs contraintes techniques ont été également relevées pour cette opération de réhabilitation du vieux bâti dans le centre historique d'Alger. Lors d'une visite sur site fin 2014 en présence du Wali d'Alger, M. Ouahid Temmar, directeur central au ministère de l'habitat, a relevé qu'il y a plusieurs "contraintes" dans l'opération de réhabilitation du vieux bâti, dont l'absence d'un cadre juridique définissant les procédures à suivre en la matière, ainsi que la multiplication des intervenants dans ce projet. Ces différentes contraintes ont fait qu'aux boulevards Didouche Mourad (20 immeubles à réhabiliter) et Mohamed V (20 immeubles à réhabiliter), les travaux, lancés en juin 2014, ont enregistré des taux d'avancement respectivement de 2% et 3,9% alors que les délais contractuels sont terminés (mars 2015). Dans d'autres chantiers, pris en charge par des opérateurs espagnol et italien, c'est la présence des familles sur les terrasses des immeubles et dans les caves qui empêchent ces entreprises de progresser dans les projets de réhabilitation qui leur ont été confiés. Le relogement de ces familles, promis par la wilaya dans le cadre de son programme de résorption de l'habitat précaire, permettra de relancer l'opération de réhabilitation, ''très coûteuse et lourde en termes de réalisation'', estiment des experts-architectes. En fonction de l'état de chaque immeuble, dont plusieurs sinon la plupart ont plus de 150 ans d'âge, leur rénovation consiste à refaire les façades, à réfectionner l'étanchéité et la toiture, à consolider les cages d'escaliers et les balcons et à restaurer le plancher. La remise en état des ascenseurs est également prise en charge par ce programme pour les immeubles qui en sont dotés. Selon les initiateurs de ce projet, la réhabilitation bénéficiera à terme tous les immeubles du centre historique de la capitale. Mais, pour l'instant, le programme est mis en place à travers le lancement de plusieurs chantiers dans les principales artères de la ville: les rues Larbi Ben M'hidi, Didouche Mourad, le Boulevard Amirouche et la rue Hassiba Ben Bouali. Actuellement 1.433 immeubles (22.859 logements) implantés dans les communes du centre-ville d'Alger ont besoin d'être ''rénovés et consolidés'', dont 792 bâtisses (13.791 logements) sont en cours de réhabilitation, avait indiqué le wali d'Alger Abdelkader Zoukh lors du lancement de l'opération. Les travaux dans les 792 immeubles qui souffrent de la vétusté des matériaux de construction et du manque d'entretien, dont le coût est de sept (7) milliards de DA sont financés à hauteur de cinq (5) Mds de DA par le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la ville, alors que la contribution financière de la wilaya d'Alger est de deux (2) Mds de DA. Le programme de réhabilitation du vieux bâti, ou ce que les sociologues urbanistes appellent le ''préexistant'', du centre historique d'Alger est étalé sur cinq phases de 55.302 logements identifiés par l'étude de diagnostic technique et socio-économique réalisée en 2006 et qui a porté sur un parc de 13.690 immeubles (78.445 logements) répartis sur les 14 communes du centre-ville. La première phase porte sur la remise à niveau de 11.810 logements situés dans les immeubles des communes d'Alger centre, Sidi M'hamed et El Mouradia, selon la direction de wilaya du logement. Les 792 immeubles actuellement en cours de réfection font partie de cette première phase et les quatre autres phases du programme suivront en fonction des enveloppes financières dégagées par le ministère de l'Habitat et la wilaya d'Alger.