Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a réuni, jeudi à Alger, les dirigeants des nouveaux groupes industriels pour «amorcer le lancement effectif de la deuxième phase du plan de réorganisation du secteur public marchand industriel». Le ministre a annoncé que «les plans d'action des douze nouveaux groupes industriels devront être soumis à l'examen du Conseil des participations de l'Etat (CPE) avant fin juin prochain». Après cette étape, ces groupes, nés de la restructuration en février du secteur public marchand industriel, seront avalisés par le CPE. Ils pourront signer leurs contrats de performance et seront «réellement opérationnels», a ajouté le ministre lors d'un point de presse à l'issue d'une réunion de travail avec les managers de ces groupes. Le plan d'action définira le périmètre final du groupe industriel, présentera une situation de mise en œuvre des plans de développement ainsi qu'une stratégie de déploiement et de croissance corporative retenue. Il se chargera aussi de déterminer les objectifs organisationnels, de ventes, de rentabilité et de croissance pour les cinq prochaines années, l'organisation retenue par le groupe industriel et les axes du plan de restructuration pour construire ladite organisation. Lors de la rencontre consacrée au lancement de la deuxième étape de la réorganisation du secteur public marchand, des «feuilles de route» des groupes ont été élaborées, avec l'objectif de les évaluer fin mai. Même si l'installation de ces groupes avait été une étape importante dans le processus de restructuration, beaucoup reste à faire, a-t-il souligné. S'adressant aux dirigeants des groupes industriels, Bouchouareb a mis en avant l'importance de la réorganisation du secteur public industriel. «Si la nouvelle organisation était déterminante pour l'économie nationale, aujourd'hui, elle l'est pour le pays tout entier. Nous sommes dans l'obligation d'atteindre cette diversification de l'économie. La création de la richesse en dehors des hydrocarbures relève de l'avenir et de la sécurité nationale», a-t-il noté. Les dirigeants de ces groupes sont assujettis à une obligation de résultat des missions qui leur sont confiées en tant que gestionnaires et doivent se focaliser sur la libération des initiatives. «Vous devrez gérer, faire des choix et assumer. Je ne veux pas que nous nous retrouvions dans la même situation où nous étions et où la même personne décide, exécute et contrôle», a-t-il relevé, rappelant le rôle des conseils d'administration dans la concertation et la prise de décision. «Il faut une libération totale des énergies. C'est là la différence entre ce qui existait et ce qui est en train de se créer aujourd'hui», a-t-il insisté. Huit milliards de dollars pour les nouveaux groupes M. Bouchouareb a aussi réaffirmé le soutien de l'Etat en accompagnant les entreprises censées contribuer à la diversification de l'économie dans une conjoncture marquée par la baisse des cours mondiaux du pétrole. Rappelant que l'Etat avait consacré, en 2010, une enveloppe financière de 12 milliards de dollars pour le développement des entreprises publiques, dont 30% seulement ont été consommés, le ministre a fait savoir que le montant restant sera affecté aux nouveaux groupes. Interrogé par la presse sur le sort des groupes qui n'auront pas atteint les objectifs assignés, le ministre a averti que leurs managers seront alors remplacés. Par ailleurs, les entités, créées à partir des 14 Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP), se composent de sept groupes nouvellement créés et de cinq autres déjà existants. Les sept nouveaux portent sur les filières, respectivement, de l'agro-industrie, des industries chimiques, des équipements électriques, électrodomestiques et électroniques, des industries locales, de la mécanique, des industries métallurgiques et sidérurgiques et des textiles et cuirs. Quant aux cinq groupes déjà existants, il s'agit de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), du groupe pharmaceutique Saidal, de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) et de Manadjim Aldjazaïr (Manal). Le nouveau schéma englobe aussi des entreprises déjà existantes dans le portefeuille du ministère : l'Entreprise d'études et conseils en financement pour l'industrie (Ecofie), chargée de la consolidation d'agrégats économiques du secteur public marchand pour le compte du gouvernement, ainsi que quatre SGP de zones industrielles qui gèrent pour le compte de l'Etat les titres de 32 entreprises.