Plus dure sera la chute. Alors que Béjaïa exulte pour le MOB, futur finaliste de la Coupe d'Algérie et candidat des plus sérieux pour le titre de champion d'Algérie, son autre équipe, la JSMB, suit une courbe descendante qui risque de la mener tout droit vers le championnat national amateur et plus tard, certainement, vers l'oubli. Incroyable situation que vit cette ville de Petite Kabylie, qui, il n'y a pas si longtemps, vibrait au rythme des exploits de la JSMB mais pleurait sur le sort qui était réservé au MOB complètement désarticulé et voué à jouer les seconds rôles dans le championnat de Ligue 2. Aujourd'hui, la tendance s'est complètement inversée avec une JSMB en Ligue 2 et de plus en plus menacée de relégation en Championnat national amateur et un MOB en lice pour obtenir un doublé, Coupe-Championnat historique. Comment en est-on arrivé là ? Comment cette JSMB, vainqueur de la Coupe d'Algérie en 2008, vice-championne d'Algérie en 2011 et 2012, 3e du même championnat de Ligue 1 en 2007 et en 2009, finaliste de la Coupe nord-africaine de football en 2009, a-t-elle pu se retrouver dans la position d'un club en route vers l'oubli ? L'explication de ce phénomène vient, à notre humble avis, des évènements de ces dernières années durant lesquelles celui qui avait fait de la JSMB ce qu'elle était devenue, à savoir un des meilleurs clubs du pays, à savoir Boualem Tiab, s'est retiré de la présidence du club. Boualem Tiab n'est pas n'importe qui. Il est celui qui avait mené la JSMB, au début des années 1990, de la division d'honneur à la Ligue 1 professionnelle avec le palmarès que nous venons de citer. Entrepreneur de renom à Béjaïa, il avait, avec ses frères, contribué à faire de ce club le fleuron de la région de la Soummam. Il a investi dans ce club des sommes considérables, tout cela par amour et pour ce qu'il représente. Le père des Tiab, qui avait créé l'entreprise familiale, avait été un excellent joueur de la JSMB dans les années 1940 (le club a été fondé en 1936). Avec le temps, Boualem Tiab est tombé gravement malade, mais il est resté fidèle à la JSMB s'occupant du moindre détail. Toutefois, il n'a eu de cesse de demander à ce que de nouveaux investisseurs viennent prendre le club car il ne pouvait être actif comme par le passé. Au lieu de nouveaux investisseurs, il a eu droit aux critiques d'une certaine frange de peudo-supporters qui l'ont poussé à se retirer des affaires du club. C'est donc avec une nouvelle équipe dirigeante que la JSMB est repartie cette saison et le moins que l'on puisse dire est que cette dernière est en train de la mener tout droit vers le Championnat national amateur. Il faut, en effet, se rendre compte que le club béjaoui, avec 36 points au compteur, n'a que 4 points d'avance sur le premier relégable qui est l'USMM Hadjout et comme il reste 4 journées à disputer en Ligue 2, il n'est pas impossible que la JSMB descende en fin de saison. Quand un club se met à changer d'entraîneurs à un rythme effréné c'est le chemin qu'il se trace. On veut bien croire que la JSMB finira par s'en sortir mais l'histoire retiendra qu'en un rien de temps un grand club peut chuter jusqu'au niveau le plus bas faute d'être bien géré. Les anciens Béjaouis, pour qui la JSMB représente une fierté, ne méritent vraiment pas ça.