En avril 2008, la direction de la culture de la wilaya a fait installer, pour une durée de trois mois, un chantier portant «fouille de sondage archéologique» à la place des Martyrs. Aujourd'hui, le chantier subit des dégradations du fait qu'il est devenu accessible aux intrus à cause d'un trou ouvert dans la clôture. Depuis une année, une bonne partie de la vaste place des Martyrs, commune de la Casbah, n'est plus accessible ni aux habitants ni aux passants. Sur les lieux, la direction de la culture de la wilaya a fait installer un chantier. Selon le panneau d'indication, il s'agit d'un atelier de «fouille de sondage archéologique». L'opération, précise le panneau, est lancée dans le cadre du Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS). Le chantier a été ouvert en avril 2008 et le périmètre a été solidement clôturé à l'aide de barrières métalliques. Initialement, les travaux de fouille, confiés à la société Sykbat, devraient être achevés dans un délai de trois mois, suivant la même source. Une année après le début des l'opération, le chantier est toujours sur place. Pis, il est livré à la dégradation de fait qu'il est devenu accessible aux intrus. Cela est devenu possible tout récemment suite aux actes de dégradation qu'a subi la clôture. En fait, un panneau de la clôture a été arraché et un autre plié, offrant ainsi une brèche pour qui veut s'y rendre. A longueur de journée, les gens pénètrent dans le chantier par le trou ouvert dans la clôture. Comme il n'y a pas âme qui vive à l'intérieur, les intrus prennent tout leur temps afin de visiter les différentes parties du périmètre. Les curieux cherchent surtout à savoir ce qui s'y faisait depuis une année. Les personnes les plus intéressées y prennent des photos souvenir. Une fois à l'intérieur, l'on remarque d'abord deux monticules de terre fine. Ensuite, trois tranchées d'une inégale portée. La fouille la plus importante est créée sur une longueur de quinze mètre environ. Elle est profonde de deux à quatre mètres. Le creusement a fait apparaître quelques vestiges d'anciennes bâtisses de la vieille ville de la Casbah avant qu'elles soient rasées par l'armée française au début de la colonisation. Le trou commence cependant à devenir un dépotoir. On y trouve des cartons, une cagette et un tas d'ordures qu'on a fait balancer de l'extérieur. Les deux autres trous laissent découvrir les mêmes vestiges (fondations de bâtisses). Une autre tranchée semble être remise en l'état tandis que d'autres fouilles n'auraient pas été faites. En tout cas, plusieurs carrés ont été clairement délimités sur la chaussée. Les passants critiquent sévèrement les autorités pour cet abandon qui ne dit pas son nom. «Ils vont rééditer le scénario de la mosquée Betchine et la mosquée Ketchaoua !», s'énerve un passant qui nous a pris pour le gardien. Les travaux de restauration de la mosquée Betchine, qui se trouve à 100 m du chantier, perdurent depuis 2000. A cause du manque de financement, la direction de la culture n'arrive pas à terminer la restauration de ce monument qui a été construit en 1622. De plus, la même direction a fait fermer, en août 2008, la mosquée Ketchaoua pour des travaux dits d'urgence. Cette mesure risque aussi de prendre du temps. Nos interlocuteurs se plaignent du fait que les autorités ont accéléré les travaux de restauration de la salle Atlas de Bab El Oued et ne se mobilisent pas de la même manière quand il s'agit de la remise en l'état des autres édifices historiques de la vieille ville.