A la fin de la semaine dernière, le président de la JSM Béjaïa, Fawzi Berkati, a rencontré les représentants des médias pour faire le bilan de son club, qui a complètement raté sa saison puisqu'il n'a pas accédé en Ligue 1 Mobilis. Il en a profité pour dénoncer «le très grand déficit financier du club» qui serait, selon lui, de «42 milliards de centimes». «Il y a trois solutions pour débloquer la situation de la SSPA. A mon avis, la dissolution demeure la meilleure manière afin de permettre à la JSMB d'assurer son avenir et de bien se préparer pour la saison prochaine», a-t-il déclaré. Berkati ne s'est pas arrêté là puisqu'il s'en est pris à l'ex-manager du club, Hakim Meddane, contre qui il a porté de graves accusations. «Permettez-moi de vous parler de l'arrivée de Hakim Meddane. On l'a recruté en tant que manager général, mais il nous a trahis. Je trouve que c'est un traître. Il a décidé de quitter la JSMB sans avoir le courage de le dire. Jamais il n'a fait son travail convenablement. Il est arrivé même des jours où il n'assistait pas à certains matches, malgré cela on n'a rien dit. Il a abusé de notre confiance pour nous faire croire qu'il est bon. finalement on s'est trompés sur sa personne. Il a quitté la JSMB comme un voleur, il n'a pas été honnête avec nous», a-t-il dit à son sujet. Cette sortie médiatique n'a pas manqué de faire réagir Boualem Tiab, celui qui est, statutairement parlant et au regard de la loi, toujours le président de la SSPA-JSMB. Alors qu'il vit encore le deuil de son épouse, décédée dans des conditions affreuses, il y a quelques jours (elle a été assassinée par sa femme de ménage), il a tenu à répondre au responsable actuel de la JSMB. «M. Berkati a livré à l'opinion sportive de Béjaïa certaines contre-vérités concernant la JSM Béjaïa, sa gestion, ses actionnaires, ainsi que le montant fantaisiste du déficit des comptes du club», fait-il savoir avant d'ajouter : «Lors de l'assemblée générale du CSA (club sportif amateur) M. Berkati, absent ce jour-là, a chargé M. Chemini, employé par sa société, de proposer sa candidature à la présidence du club (nous détenons une copie de sa lettre de candidature) . Les 7 et 17 juillet, la SSPA-JSMB, propriétaire intégral du club professionnel, a tenu une réunion sous la présidence de Boualem Tiab, en présence de tous les actionnaires, du commissaire aux comptes et de l'avocat de la SSPA. A l'ordre du jour : l'approbation et la clôture des comptes sociaux. M. Berkati, représentant le club amateur, était présent et a émis des réserves de pure forme qui ont été transcrites sur le p-v de réunion. Le deuxième point abordé a été la démission du président du CA, Boualem Tiab, qui a été acceptée et l'élection du nouveau président. M. Berkati a donné son accord. M. Berkati devait, pour se rendre éligible, acheter des actions de la SSPA. M. Meheleb, avec l'accord de tous les actionnaires, lui a offert une action. Les formalités administratives devaient se concrétiser au cabinet de maître Touati, notaire à Béjaïa, et rendre ainsi opérationnelle la SSPA pour permettre au club de fonctionner. Malheureusement M. Berkati a confondu gain à court terme et mécénat. Il y a eu revirement de M. Berkati qui en est venu à ne pas assumer ses responsabilités malgré les mises en garde des actionnaires. Pour cela, M. Berkati a engagé avec l'aide de certains individus, une polémique sur le déficit du club qui, comme les 32 clubs des Ligues 1 et 2, éprouvent les mêmes difficultés alors que la JSMB est l'un des clubs les moins endettés du championnat.» Boualem Tiab n'y va pas par quatre chemins pour accentuer ses accusations. «A ce jour M. Berkati, indique-t-il, n'a aucun droit légal de diriger, de faire fonctionner ou de parler au nom de la SSPA JSMB. En termes juridiques, cela s'apparente à de l'abus de bien social et de captation d'actif de la SSPA, ce qui relève du tribunal pénal. Dans le but de protéger le club et en accord avec tous les actionnaires, nous avons choisi de ne pas interférer dans la gestion, étant donné que le pseudo président Berkati devait recruter des joueurs afin de faire remonter le club en L1. La vérité est tout autre malheureusement. Au mois de juillet 2014, le club était sans président. A quelques jours du forfait général, M. Berkati a refusé de prendre ses responsabilités. A trois jours de la clôture des engagements, le DJS de Béjaïa ainsi le P/APC sont venus me rencontrer, à mon bureau, pour me demander de signer l'engagement du club en Ligue 2 et les licences des joueurs. Chose qui a été réalisée le lendemain à l'unique condition que mon seul interlocuteur serait mon ami M. Bouiche Abdelouab, directeur financier de la JSMB. M. Berkati a tenté de bloquer le club et cela malgré l'opposition des actionnaires, entre autres la famille Tiab, M. Meheleb et la famille Batouche. M. Berkati voulait la dissolution de la SSPA afin de ne pas avoir à rembourser les comptes courants : 13 milliards des Frères Tiab, 1 millard 300 de la famille Batouche, 1 millard de M. Mehleb, plus le prix de cession des actions de la SSPA .Tous les actionnaires, sans exception, se sont opposés à la dissolution, non pas par peur des impôts mais pour ne pas provoquer la mort de la JSMB de 1936, celle que nos ainés avaient créée par nationalisme et pour contrer les clubs coloniaux, une JSMB qui aurait perdu son sigle historique et aurait été obligée d'aller jouer en ligue de wilaya.» S'agissant de Hakim Medane, Tiab apporte les précisions suivantes : «Vous avez dans vos déclarations, M. Berkati, mis en cause Hakim Medane, que j'ai eu la chance de côtoyer à la JSMB. Il a été mon bras droit. Il nous a apporté son expérience et a fait progresser le club. Il m'a aussi honoré de son amitié, de sa fraternité et il est devenu un membre de ma famille. Vous avez aussi osé dénigrer une personne comme Djamel Menad, qui est un des symboles du football algérien et des entraîneurs mythiques de la JSMB.»