La direction générale de la Société nationale de transports ferroviaires (SNTF) a affirmé hier à l'APS n'avoir reçu aucune revendication sur le débrayage des conducteurs de trains et contrôleurs qui s'est poursuivi hier pour la seconde journée consécutive dans la banlieue d'Alger. A la gare d'Agha comme à celle d'Hussein Dey, l'accès est fermé aux voyageurs. Les trains sont à l'arrêt. Aucune information sur ce débrayage n'a pu être obtenue auprès des syndicalistes, présents sur place. «La direction nous a interdit de parler aux journalistes», a indiqué à l'APS un gréviste. Cette grève est la seconde en un mois, après celle observée le 15 mai dernier, déclenchée pour demander une nouvelle classification des postes, avait alors indiqué Lounici Ahcène, membre fédéral et membre de la section syndicale. «Des (milliers) de chefs de trains et de contrôleurs n'ont pas bénéficié de reclassement depuis plusieurs décennies»», a souligné de son côté Zoubir Balaman, secrétaire général de la section syndicale (trains Alger), lors de la grève de mai dernier. Hier (lundi), aucun responsable syndical n'était joignable à la gare d'Agha ou la gare centrale. A la direction générale de la SNTF, on est pourtant catégorique : «Cette grève n'a aucune relation avec des revendications sociales ou salariales. Elle est syndico-syndicale.» Une source responsable à la direction de la SNTF a affirmé que «les véritables raisons de ce débrayage sont à rechercher dans la volonté de certains conducteurs de trains de passer l'examen de sécurité de trains, mais sans y être soumis». «Pour avoir l'examen de sécurité des trains, il faut, et c'est une exigence, que le chauffeur de train soit soumis effectivement à cet examen. On ne peut donner cette certification à des conducteurs de train qui n'y ont pas été soumis. C'est impossible», selon la même source. «La grève lancée dimanche n'est motivée par aucune revendication officielle qui nous aurait été transmise», a affirmé la direction générale de la SNTF. Les revendications salariales et de reclassement de certaines catégories du personnel de la SNTF seront prises en charge dès la mise en place de la fédération nationale des cheminots, avait affirmé récemment à l'APS le PDG de l'entreprise, Yacine Bendjaballah. Selon lui, cette révision passe également par celle de la convention collective, car les changements projetés devraient recueillir la signature de la direction générale et de la fédération nationale des cheminots.