Auteur d'une saison très prometteuse à la tête du MC Alger, Valdo, ex-joueur du PSG et international brésilien (45 capes) raconte sa passionnante aventure en Algérie. Entretien. Vous avez atterri avec Artur Jorge en Algérie en novembre au MC Alger. Pouvez-vous nous raconter votre saison dans le plus grand club de la capitale ? Nous sommes arrivés dans un club qui était dernier avec neuf points au compteur, et cinq points de retard sur le quinzième au classement. On a réussi un gros travail, le club a fini onzième avec 39 points. En termes de points, on a été champion sur la phase retour avec 28 pris devant l'ES Sétif ou le MO Béjaïa, des gros morceaux du championnat algérien. Lors de la deuxième partie, on a pu vraiment faire passer nos idées.
Avez-vous éprouvé des difficultés à votre arrivée ? Oui, cela a été très chaud. En arrivant, on fait deux matches nuls dont un contre le CS Constantine et à huis-clos. C'est la première fois que je vivais une telle expérience. Et puis, on a fait un nul au MC Oran. Derrière encore face au CS Constantine, on s'est fait éliminer en Coupe d'Algérie, et là j'ai vu ce que c'était la vraie colère des Algériens. Les supporters ont envahi le terrain, et ça a chauffé. J'ai dit aux fans qu'on n'y était absolument pour rien parce que cela ne faisait que trois matches qu'on était là, et qu'il ne pouvait pas y avoir de miracles. Après cela, on a commencé à gratter des points avant que cela devienne tout simplement fantastique.
Comment jugez-vous le championnat d'Algérie ? Plus que le niveau de la ligue, j'ai été très surpris par les joueurs. La qualité technique des Algériens est très forte. De ce que j'ai vu, c'est comparable au Brésil à ce niveau-là. Il y a de très bons joueurs qui auraient leur place en France ou en Europe. J'ai vu à l'oeuvre Hamzaoui Okacha, l'avant-centre du MO Béjaïa, Aboubaker Rebih du CR Belouizdad, ou le Libyen Mohamed Zabiaa du MC Oran qui m'ont fait forte impression. Mais le plus bluffant techniquement, c'est Youcef Belaïli de l'USM Alger. C'est un ogre balle au pied.
Et au sein du MC Alger ? J'ai eu un coup de cœur pour un garçon que j'ai fait travailler tactiquement. Il a un très grand avenir, et s'il quitte l'Algérie très vite, il peut finir dans les plus grands clubs européens. J'ai fait d'Oussama Chita (18 ans) la plaque tournante de notre milieu de terrain avec Amir Karaoui. Dans le style et les qualités, il me fait penser à Thiago Motta. Et il est très réceptif. Maintenant pour avoir travaillé avec les joueurs algériens, je dirais qu'ils ont pris des mauvaises habitudes dans leur manière de jouer, et c'est là-dessus qu'il faut corriger les choses. Et puis, il y a un contexte très passionné avec des joueurs qui gagnent très bien leur vie.
Quelle est la philosophie de jeu de Valdo ? Je prends du plaisir dans mon métier, je dirige les entraînements et Artur Jorge apporte son regard extérieur. Je suis dans l'exigence et le travail à l'entraînement. Je leur demande de ressortir le ballon le plus proprement possible et de presser haut à la perte. On essaie surtout d'inculquer l'esprit de groupe. Ils jouent aussi à leur façon... Au début, Chita, par exemple, il allait toujours vers le ballon, j'ai corrigé ses replacements.
Comment envisagez-vous votre avenir ? J'ai envie de faire encore un an en Algérie. Cette année, je vais passer le deuxième et le troisième degré des diplômes d'entraîneur. Ensuite, j'ai envie de travailler en France, au Portugal ou ailleurs en Europe.