K. N, jugé hier par le tribunal criminel, n'a jamais pensé que le fait d'accepter de conduire un camion pouvait le conduire directement en prison. Ce père de famille originaire de Batna a été arrêté par la gendarmerie nationale conduisant un camion qui porte une fausse immatriculation, alors qu'il n'a participé ni de près ni de loin au vol et à la falsification du numéro d'immatriculation. Malheureusement, il se retrouve accusé aux côtés d'autres trafiquants de véhicules. L'affaire remonte au 10 mai 2005. Bien qu'il ne soit pas cité expressément par l'accusé principal condamné, lui, à 5 ans de réclusion par le même tribunal, ce camionneur a fait l'objet de poursuites, car au moment de l'enquête il avait changé de résidence. La raison qui a mené les gendarmes à l'impliquer, expliquant son déménagement comme une fuite. L'avocate de la défense a eu beau interpréter son retour à Batna, sa région natale, comme une coïncidence, mais rien n'y fit. L'accusé, de son côté, a déclaré que son seul tort a été d'accepter de travailler comme chauffeur chez ce cambrioleur. «J'étais tellement dans le besoin que je n'avais même pas pensé à quoi que ce soit. En plus, je n'ai douté ni de mon employeur ni du véhicule. Les gendarmes m'ont surpris en me déclarant que le camion était recherché et que le numéro d'immatriculation était falsifié.» Le dossier présenté par les enquêteurs ne comporte aucune preuve tangible. Toutefois, le parquet a requis une peine de dix ans de prison à l'encontre de ce malheureux routier qui a laissé sa famille livrée à elle-même. Attendant le verdict, l'accusé entouré de trois policiers s'est montré impatient et inquiet quant au jugement qui sera prononcé. Le verdict est enfin rendu en faveur de l'accusé. Acquitté, il n'a pu retenir des larmes de joie.