Le document, signé par Hassiba Boulmerka, Nouria Benida Merrah, Soraya Haddad, Djabir Aïssa Saïd Guerni, Mohamed Allalou, Abderrahmane Hammad et Ali Saïdi Sief, se veut être un appel lancé à toutes les parties concernées afin de mettre un terme définitif à tous les dérapages et agissements qui entachent les valeurs sportives de notre pays et son image. Toutes leurs démarches auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports sont restées lettre morte. Deux jours après que le comte Jacques Rogge, le président du Comité international olympique, ait adressé une lettre à Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, dans laquelle il lui a fait part de son souhait que les élections futures du Comité olympique algérien se déroulent conformément aux dispositions des statuts de l'instance olympique algérienne et de la charte olympique, sans aucune ingérence extérieure, ce sont les Olympiens algériens et Cherif Tifaoui qui se manifestent pour donner leur point de vue sur la situation qui prévaut dans le sport algérien. Les premiers sont les récents médaillés olympiques algériens, Mustapha Moussa et Mohamed Zaoui, les médaillés de bronze des Jeux de Los Angeles en 1984 n'ayant pu être contactés. De même, il faut noter l'absence, dans la liste des signataires, des noms de Noureddine Morceli et Amar Benyekhlef. Le premier est en déplacement en Suisse alors que le second est avec l'équipe nationale de judo en Ile Maurice où viennent d'avoir lieu les championnats d'Afrique de la discipline. Les deux auraient, cependant, donné leur accord pour que le communiqué soit diffusé. Larfaoui ciblé Le document en question, signé par Hassiba Boulmerka, Nouria Benida Merrah, Soraya Haddad, Djabir Aïssa Saïd Guerni, Mohamed Allalou, Abderrahmane Hammad et Ali Saïdi Sief, se veut être «un appel lancé à toutes les parties concernées afin de mettre un terme définitif à tous les dérapages et agissements qui entachent les valeurs sportives de notre pays et son image». Les signataires ajoutent : «Ces valeurs, pour lesquelles nous nous sommes surpassés dans la loyauté et l'intégrité, sont aujourd'hui bafouées par des groupes d'intérêt, parmi lesquels un membre algérien du CIO, en perte de vitesse sur le plan mondial, voulant accaparer de manière illégale et non réglementaire le Comité olympique algérien en s'en servant, nous l'avons bien compris, comme tremplin au mépris de la crédibilité de notre pays et en trompant les uns et les autres. «Même s'ils n'ont pas cité son nom, on comprend que c'est le président de la Fina, Mustapha Larfaoui, qui est visé par les Olympiens puisqu'il est le seul Algérien membre du CIO. En outre, sa récente visite au siège du COA, accompagné de trois personnes, après le départ de son président, Mustapha Berraf, semble être le point qui les a fait réagir contre lui. Les athlètes signataires du document font ensuite référence au ministre actuel de la Jeunesse et des Sports. «Malgré nos appels incessants adressés au premier responsable du secteur, écrivent-ils, celui-ci n'a pas jugé utile, un seul instant, de prendre en considération la sagesse et la raison que nous prônions. Nous avons attendu en vain mais tous nos courriers sont restés sans réponse.» Face à ce mutisme, les signataires s'en remettent alors au président de la République. «Notre espoir, font-ils savoir, est motivé par le soutien et le respect que nous a manifestés son Excellence Monsieur le président de la République, nous plaçant comme des modèles de réussite pour la jeunesse algérienne, tout en faisant état de son souci de préserver et protéger les champions passés et futurs.» Le communiqué se transforme, alors, en un appel au chef de l'Etat et à son intervention. «C'est pour cela, affirment-ils, que nous lançons aujourd'hui un appel au premier magistrat du pays et père de la nation, afin qu'il mette un terme à ces comportements indignes de la part de pseudo-responsables et de contrecarrer les desseins obscurs qui ont été fomentés depuis le renouvellement, souvent chaotique, des fédérations sportives nationales dont les lourdes conséquences commencent à se faire sentir, au détriment de l'avenir de notre jeunesse.» L'échec de méthodes révolues Le deuxième communiqué émane, comme nous l'avons dit, de Cherif Tifaoui, un des acteurs incontournables du mouvement sportif algérien pour avoir été président de l'Observatoire national des sports, président par intérim du Comité olympique algérien et président de la Fédération algérienne de karaté. «A de nombreuses reprises, note-t-il, des voix éminentes du mouvement sportif national n'ont pas manqué d'alerter sur les dangers qui pesaient sur le sport national et d'appeler au ressaisissement et au regroupement de toutes les bonnes volontés pour s'opposer au naufrage imminent. Aujourd'hui, le sport algérien semble bien à la merci de multiples dangers.» Il poursuit en stigmatisant les agitateurs en indiquant que «ni les manipulations, ni les actes d'allégeance, ni le larbinisme, encore moins l'autoritarisme ne peuvent concourir à la refondation du sport national. Le mouvement olympique algérien national n'a pu échapper aux calculs d'apparatchiks pour qui le devenir du sport national est loin d'être le principal souci. Bien plus, le COA risque de se transformer en une antichambre de recasement de tous ceux qui se considèrent comme copropriétaires de l'olympisme algérien». M. Tifaoui affirme que «nous ne pouvons pas nous taire devant pareille situation. Notre silence serait une complicité. Face aux développements de l'affaire du Comité olympique algérien, il demande à «tous les dirigeants, les sportifs et amis du sport de s'opposer à ces dérives et au naufrage programmé. Toutes et tous devront agir en vue d'imposer un réel renouveau et une effective refondation du sport national». Il en vient ensuite au récent message du président du CIO, le comte Jacques Rogge, au ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar. «Les injonctions contenues dans cette correspondance sont, pour nous, l'expression de l'échec total de méthodes révolues et peu compatibles avec notre ardent désir de renouer avec une pratique sportive digne, tant au niveau national qu'international, fait-il savoir. C'est également un signe attendu par la jeunesse algérienne. Faut-il encore que l'on cesse de marginaliser et d'exclure toutes celles et tous ceux qui refusent le rôle de supplétif.»