«Regards croisés sur les systèmes de protection de l'enfance», tel est le thème d'un colloque qui s'est ouvert hier au Centre national de formation du personnel spécialisé (CNFPS) de Birkhadem (Alger). Cette rencontre, organisée conjointement par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger et par l'Unicef, se veut avant tout une confrontation entre les systèmes de protection de l'enfance de plusieurs pays. La Belgique, le Canada et l'Algérie échangeront trois jours durant leurs expériences respectives en la matière, avec pour but la refonte totale du système algérien de prise en charge des enfants en difficulté, qui passe aussi par la formation du personnel spécialisé, à qui incombe la tâche, ô combien délicate, de venir en aide à cette frange si fragile et si vulnérable de la société. Etaient présents à ce colloque, outre M. Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, le représentant permanent de l'Unicef, M. Manuel Fontaine, une délégation d'experts belges, québécois et français, à leur tête M. Michel Noël, représentant du ministère de la Communauté française de Belgique, ainsi que de nombreux directeurs d'établissements spécialisés, travailleurs sociaux, psychologues et représentants de la société civile. A l'issue de cette rencontre seront jetés les fondements et les axes sur lesquels sera bâtie la réforme du système algérien de protection de l'enfance, dont les acteurs sont quotidiennement confrontés à divers problèmes. Une réforme et des obstacles Et selon M. Ould Abbès, ces besoins et ces difficultés auxquels est confrontée cette réforme sont bel et bien réels, et ne fléchissent pas, comme le prouvent les statistiques du ministère, qui montrent que le nombre d'enfants en danger n'a cessé d'augmenter, sans toutefois déterminer si cette évolution est due à un nombre plus élevé de maltraitances et d'abus, ou à une meilleure détection. Un autre écueil auquel se heurte la prise en charge de ces enfants est le dispositif double qui intervient dans ce système. En effet, la protection des mineurs est partagée entre le ministère de la Solidarité nationale et le ministère de la Justice. «Il est important d'approfondir la discussion autour de la délimitation des compétences respectives des travailleurs sociaux et des juges des mineurs», affirmera le ministre, en remerciant par là même les représentants du ministère de la Justice de leur présence à ce colloque et de leur volonté de faire aboutir cette réforme, et ce afin de clarifier les domaines d'intervention des deux institutions et améliorer la coordination administrative et judiciaire qui prennent en charge les mineurs en danger et ceux en conflit avec la loi.