La deuxième phase du dialogue entre les différentes parties libyennes a débuté hier à Alger sous l'égide de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unismil) dans le but de parvenir à une solution politique à la crise libyenne. Les efforts déployés par l'Algérie dans le cadre de la médiation afin de trouver une solution pacifique à la crise libyenne qui a fait des milliers de morts, et ses engagements dans la lutte contre le terrorisme et la stabilité de la région ont été largement salués par les dirigeants de partis et des militants politiques libyens et le représentant des Nations unies. Les parties présentes au 2e round du dialogue interlibyen ont été unanimes : «La seule solution à la crise libyenne est celle qui passe par les voies pacifiques et le dialogue». Dans une allocution prononcée à l'ouverture de la rencontre, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a estimé que l'ennemi de la Libye n'est pas l'insurrection libyenne mais «le terrorisme, l'instabilité et le chaos». Ces dilemmes nécessitent l'unité nationale et la volonté. Au nom du gouvernement algérien, Abdelkader Messahel a appelé à «un cessez-le-feu», soutenant que la solution de paix passe par «le dialogue». Il s'est dit notamment persuadé de la sagesse des parties libyennes appelant, encore une fois, à faire passer l'intérêt du peuple avant tout et à former un gouvernement d'union nationale. «Il est de notre devoir, en tant que frères, pays voisins et partenaires internationaux de la Libye, d'accompagner les Libyens en toute sincérité et avec beaucoup de persévérance pour mener le pays à bon port et faire régner la paix, l'unité et le bien-être en son sein», a souligné le ministre. «Nous sommes appelés à les encourager pour qu'ils prennent des mesures audacieuses à même de parvenir à un apaisement de la situation en prélude à la solution pacifique», a-t-il affirmé. «Pour ce faire, l'Algérie appelle tous les frères à faire primer les intérêts suprêmes du peuple libyen, à être à la hauteur des grands sacrifices consentis par les enfants de la Libye et à conjuguer leurs efforts pour la formation d'un gouvernement d'union nationale». L'émissaire des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon, a appelé à faire passer un message fort à travers cette rencontre. «Plus aucun Libyen ne doit perdre la vie», a-t-il soutenu, affirmant qu'une solution politique à la crise en Libye était proche. A cette occasion, il a appelé les parties en conflit à concrétiser leur dialogue par un «accord écrit». Il a estimé que ceux qui refusent la démocratie et ceux qui sont pour l'extrémisme, le radicalisme et le terrorisme s'excluront d'eux-mêmes de la démocratie. Le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unismil), Bernardino Léon, a remercié l'Algérie pour sa coopération, qualifiée d'intense et précieuse pour l'encouragement du dialogue interlibyen et l'identification d'une solution politique à la crise en Libye. «Je remercie l'appui, la coordination et la coopération intense et précieuse de l'Algérie sans laquelle ce processus de paix n'aurait pas pu arriver à ce point, car nous pensons être près d'une solution politique pour la Libye», a indiqué Leon lors de l'ouverture du second round du dialogue interlibyen. D'après le chef de la mission d'appui de l'ONU en Libye, c'est grâce au rôle de l'Algérie et d'autres pays qui sont aussi très engagés. L'Algérie a un rôle très spécial, la preuve, c'est la tenue aujourd'hui de cette réunion. Le chef de l'Unismil, Bernadino Leon Gross, a affirmé que seule une solution politique pouvait permettre à la Libye de retrouver la paix et la stabilité. Il a, à cette occasion, invité tous les Libyens à prendre part au processus de paix impulsé avec l'appui des Nations unies et de l'Algérie. Ahmed Djebril et Mme Torkia Abdelhafidh El Ouaer, des personnalités politiques libyennes présentes à cette réunion, ont tenu à saluer les efforts de l'Algérie pour l'identification d'une solution politique permettant de faire sortir leur pays de la crise. Ils ont exprimé leur optimisme quant à «l'imminence» d'une solution politique à la crise qui secoue leur pays et ce, grâce aux efforts importants déployés par la communauté internationale, à sa tête l'Algérie. Les travaux du second round du dialogue inter-libyen se déroulent à huis clos, en présence des ambassadeurs des pays voisins et de la représentante permanente des Nations unies en Algérie. Il est à noter que les discussions de cette rencontre ont pour objectif de trouver une solution politique à la crise en favorisant les moyens adéquats pour déboucher sur la stabilité sécuritaire du pays et sur la formation d'un gouvernement d'union nationale sous la conduite de la Mission d'appui des Nations unies en Libye. Un premier pas en avant, rappelons-le, a été déjà franchi lors de la première réunion tenue à Alger en mars dernier. Les différents participants à ce round ont tous convergé sur la condamnation du terrorisme et le refus de toute ingérence étrangère, et se sont engagés à faire fructifier ce dialogue afin de parvenir à une solution politique pacifique pour préserver la souveraineté de la Libye, son unité nationale et son intégrité territoriale.