Les travaux du deuxième round du dialogue engagé entre des dirigeants de partis et des militants politiques libyens se sont poursuivis hier à Alger à huis clos sous l'égide de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unismil) pour aboutir à un règlement politique à la crise dans ce pays. Ce second round, après le premier tenu les 10 et 11 mars dernier, rassemble des représentants des principaux groupes politiques en Libye pour discuter de l'élaboration d'un projet d'accord de paix à même de mettre fin à la crise qui secoue ce pays. Le chef de l'Unismil, Bernardino Léon, a affirmé lundi à l'ouverture des travaux, que la poursuite du dialogue interlibyen à Alger constituait une occasion pour l'élaboration d'un document qui, par l'enrichissement et l'acceptation de toutes les parties libyennes concernées, deviendra un accord politique de paix et de réconciliation nationale. De son côté, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel a affirmé au début des travaux que seuls les Libyens pouvaient mettre fin à leur crise, en les appelant à faire primer «les intérêts suprêmes du peuple libyen» et «à conjuguer leurs efforts pour la formation d'un gouvernement d'union nationale». Les travaux du second round du dialogue interlibyen se déroulent, depuis le lundi à huis clos, en présence des ambassadeurs des pays voisins de la Libye accrédités à Alger. Les parties libyennes réunies les 10 et 11 mars dernier à Alger avaient rejeté toute forme d'ingérence étrangère et pris l'engagement de trouver une solution politique à la crise pour préserver la souveraineté de la Libye, son unité nationale et son intégrité territoriale. Les participants libyens s'étaient opposées à toute forme de terrorisme en Libye et avaient condamné les groupes terroristes appelés Daech, Ansar el-Charia et Al-Qaïda, soulignant l'importance de conjuguer les efforts pour lutter contre ce fléau. Bernardino Leon : «Le résultat obtenu est un grand succès» Le résultat du deuxième round du dialogue interlibyen, dont les travaux ont été clôturés mardi à Alger, est un «grand succès» et «donne de l'espoir pour parvenir à un accord politique à la crise en Libye», a relevé le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye, Bernardino Leon. «La qualité des échanges était importante et le résultat de la réunion est un grand succès et donne de l'espoir pour les autres groupes de travail créés dans l'objectif de parvenir à un accord politique pour la Libye», a-t-il déclaré lors d'un point de presse conjoint avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, animé au terme du second round du dialogue interlibyen. M. Leon a indiqué que ce second round du dialogue interlibyen a vu la participation, pour «la première» fois, depuis que les différents processus du dialogue ont été lancés sous l'égide des Nations unies, de représentants «très importants» des principaux groupes politiques en Libye qui ont discuté, deux jours durant, autour de l'élaboration d'un projet d'accord de paix pour leur pays. Concernant les travaux du second round du dialogue, M. Léon a indiqué que trois «grandes questions» ont été examinées lors de cette réunion de deux jours. Il s'agit, a-t-il expliqué, de l'exposé et de l'étude d'un document élaboré par les Nations unies dans le but de trouver une solution politique globale à la crise en Libye, le suivi des travaux réalisés par les autres groupes de travail, dont les parlementaires, la société civile, les groupes armés et les tribus, ainsi que l'examen de la situation sur le terrain en Libye qui, a-t-il relevé, «est préoccupante à cause de l'usage des armes et de la recrudescence de la violence». «La guerre qui continue en Libye menace de déstabiliser le pays est toute la région», a-t-il mis en garde. Les travaux de la deuxième réunion du dialogue interlibyen ont permis, en outre, d'écouter les différents commentaires et propositions exprimés sur le contenu du projet d'accord de paix proposé. Pour M. Bernardino Leon, la réunion d'Alger a constitué une «opportunité» pour lancer un «message important» par les participants exprimant leurs préoccupations relatives notamment à la menace terroriste et la présence sur le sol libyen de groupes terroristes comme Daech, Al-Qaïda et bien d'autres. Le chef de l'Unismil a, toutefois, souligné que les parties libyennes attachaient une «importance particulière» à la conclusion d'un accord politique concret permettant le retour de la paix et de la stabilité en Libye, appelant à l'accélération de la composition d'un gouvernement libyen d'unité nationale et à booster les négociations vers un accord politique le «plus tôt possible». Il a, enfin, relevé la nécessité d'inclure l'ensemble des acteurs libyens pour une solution qui doit, a-t-il dit, «être bonne» et «équilibrée». Des avancées «importantes» ont été enregistrées lors de la réunion du dialogue interlibyen tenue lundi et mardi à Alger afin de trouver une solution politique à la crise libyenne, a déclaré hier, Bernardino Léon. «Nous sommes conscients que nous travaillons dans un contexte complexe mais nous sommes très réalistes (...) je pense qu'on a fait des avancées importantes pour trouver une solution politique à la crise libyenne», a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, au terme du second rond du dialogue inter-libyen ouvert lundi sous l'égide des Nations unies. Le chef de l'V a insisté sur l'importance de la réunion d'Alger laquelle pour «la première fois», a-t-il dit, «a réuni les différentes parties libyennes pour discuter du processus politique dans leur pays». Il a, à cet effet, mis en exergue la qualité du groupe de travail mis en place à Alger rassemblant la représentation des parties politiques au dialogue la «plus importante» de la Libye. Lors de cette réunion de deux jours «nous avons analysé le document (présenté par l'ONU) et il y a une grande convergence, évidemment il n'y a pas d'accord sur tous les aspects du document, mais les grands principes du texte sont déjà acceptés et maintenant il faudra travailler sur les détails», a-t-il souligné, ajoutant que cela est «un message très fort envoyé aux autres voies de négociation». M. Léon a assuré que «les cinq partis politiques présents à ce dialogue se sont réunis dans une seule chambre et ils étaient pratiquement d'accord sur toutes les questions qu'ils ont évoquées et ils nous ont dit qu'ils étaient d'accord sur 90% des thèmes abordés.» A ce propos, il a tenu à souligner que les travaux du second round du dialogue inter-libyen tenu à Alger n'étaient pas des réunions plénières mais ont permis d'«engager une dynamique» pour la recherche d'une solution politique à la crise qui secoue la Libye. Messahel : «Consensus autour de la nécessité de former un gouvernement d'union nationale» Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a affirmé hier à Alger que les parties libyennes étaient unanimes quant à la nécessité de former «un gouvernement d'union nationale» qui permette à la Libye d'amorcer une ère nouvelle. «Il existe un consensus autour de l'impérative formation d'un gouvernement d'union nationale et de la nécessité de récupérer les milices qu'il convient de réintégrer dans la vie politique et militaire», a déclaré M. Messahel à la presse au terme des travaux du 2e round du dialogue interlibyen, ajoutant qu'une telle démarche «permettra à la Libye sœur d'amorcer une ère nouvelle». «L'objectif de la réunion d'Alger est de parvenir à la formation de ce gouvernement qui représentera l'Etat et dont les prérogatives font actuellement l'objet de débat», a-t-il ajouté. M. Messahel a, en outre, estimé que la formation d'un gouvernement d'union nationale permettrait de lutter efficacement contre le terrorisme, rappelant l'existence d'"un consensus international autour du règlement politique de la crise libyenne. «Le règlement de la question libyenne se fait sur la voie politique pour parvenir à une solution pacifique à travers un dialogue regroupant toutes les parties libyennes», a conclu le ministre. Messahel : «Conférence internationale sur le terrorisme en juillet prochain à Alger» L'Algérie abritera en juillet une conférence internationale sur le terrorisme, a déclaré mardi à Alger le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. «Nous tiendrons une conférence sur le terrorisme pour en définir les causes et les auteurs», a précisé M. Messahel lors d'une conférence de presse animée conjointement avec l'Envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon au terme du 2e round du dialogue interlibyen. La lutte antiterroriste figure parmi «les défis majeurs auxquels font face les pays de la région», a souligné M. Messahel indiquant que la lutte contre ce phénomène concerne l'ensemble de la communauté internationale, particulièrement l'ONU et le Conseil de sécurité, qu'il s'agisse de la Libye, du Sahel ou d'une autre région du monde. L'Algérie «a été le premier pays ciblé par le terrorisme provenant de la Libye», a-t-il affirmé rappelant dans ce sens l'attaque terroriste qui a ciblé le complexe gazier de Tiguentourine (In Amenas) en janvier 2012. M. Messahel a fait savoir qu'une coordination de lutte antiterroriste existait entre l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie dans le cadre des pays voisins de la Libye, citant les efforts de l'ONU, des Etats-Unis, de l'Union africaine (UA), de l'Union européenne (UE) et de la Ligue arabe.