Il faudrait remonter dans le temps pour trouver trace d'une année aussi florissante pour le football algérien que celle de 2014 qui a vu le sport roi s'illustrer sur la scène internationale grâce à l'équipe nationale, qui a atteint pour la première fois de son histoire les huitièmes de finale d'un Mondial et l'ES Sétif, vainqueur de la Ligue des champions d'Afrique. Les Verts, qualifiés pour la quatrième fois au rendez-vous planétaire et la deuxième de suite, ont laissé leurs empreintes dans la fête mondiale au Brésil, ne quittant la compétition qu'aux huitièmes de finale après avoir tenu la dragée haute à l'Allemagne, future championne du monde. Après un début raté contre la Belgique (défaite 1-0), les protégés de l'entraîneur Vahid Halilhodzic se sont rachetés dès le deuxième match contre la Corée du Sud, enregistrant une victoire 4-2 qui leur a balisé le chemin des huitièmes. Ils devaient toutefois s'en sortir au moins avec un nul lors du troisième et dernier match de poules contre la Russie du coach italien Fabio Capello. Chose faite grâce au but égalisateur d'Islam Slimani en deuxième mi-temps après que les Russes aient longtemps mené au score. Un but en or, synonyme d'une qualification qui a permis à Yacine Brahimi et ses coéquipiers d'écrire une nouvelle page de l'histoire du sport roi en Algérie. Ils avaient tout simplement réussi là où leurs aînés ont échoué à trois reprises. Brahimi & Co forcent le respect au Brésil Tout le monde commençait alors à nourrir l'espoir de faire durer le rêve. Mais les huitièmes allaient être une autre paire de manches, du moment que l'adversaire avait pour nom l'Allemagne, un remake du premier match de l'histoire de l'Algérie au Mondial, celui d'un certain 16 juin 1982 à Gijon (Espagne). Un match resté gravé dans les mémoires de tous les Algériens après que Belloumi, Madjer, Assad et autres Fergani et Guendouz aient réussi à créer l'exploit en dominant la grande Mannschaft de Matthaus, Littbarski, Magath et Rummenigge (2-1), finaliste de l'épreuve. La responsabilité devient alors encore plus lourde sur les épaules de Sofiane Feghouli et ses coéquipiers, censés reproduire le scénario de leurs idoles. Mais cette fois, ils sont tombés sur une solide équipe allemande qui n'a pas commis l'erreur de 1982 en prenant très au sérieux leur adversaire du jour. Cela n'a toutefois pas empêché les Algériens de donner des sueurs froides au futur champion du monde, contraint de recourir à la prolongation pour se débarrasser de son protagoniste du jour (2-1). Les Verts, eux, ont quitté la compétition avec les honneurs après avoir forcé le respect de toute la planète football. Le rendez-vous a marqué alors la naissance d'une nouvelle génération de joueurs très doués, à l'image de Brahimi, Feghouli et Slimani, pour ne citer que ceux-là, une génération sur laquelle les espoirs de tout un peuple sont placés pour redorer le blason du football algérien. Cette génération va encore confirmer quelques mois plus tard, en alignant cinq victoires de suite dans les éliminatoires de la coupe d'Afrique des nations (CAN-2015), sous la houlette de Christian Gourcuff, qui a succédé en août dernier à l'entraîneur bosnien. Le technicien français a égalé pour la circonstance le record de ses prédécesseurs Lucien Leduc (1967) et Abdelhamid Kermali (1990) en matière de victoires consécutives en matchs officiels. Restant ainsi sur la dynamique du Mondial, les Verts ont désormais une réputation à défendre lors de la prochaine CAN (17 janvier - 8 février) en Guinée équatoriale. Le fait d'avoir hérité du groupe de la "mort" composé également du Ghana, de l'Afrique du Sud et du Sénégal, fera en sorte que tous les projecteurs soient braqués sur eux. L'Entente sauve la face du joueur local Ce retour au premier plan de l'équipe nationale a eu pour effet de "donner des idées" à l'ES Sétif, le représentant algérien dans la Ligue des champions d'Afrique de 2014. Personne ne donnait cher de la peau de l'ESS quand elle s'était qualifiée à la phase de poules de la C1. Pourtant, les gars d'Aïn El-Fouara vont déjouer tous les pronostics et monter sur le toit de l'Afrique, devenant par la même occasion le premier club algérien à avoir remporté cette prestigieuse épreuve continentale des clubs dans sa nouvelle version. Mieux, les Sétifens ont terminé la compétition avec seulement une seule défaite en 14 matchs, de quoi confirmer leur suprématie avec, de surcroît, un effectif composé exclusivement de joueurs locaux, si l'on excepte l'international gabonais Ze Ondo. L'exploit de l'Entente, qui l'a emporté face aux Congolais de Vita Club en finale (2-2 à Kinshasa et 1-1 à Blida), aura sauvé la face d'un football local qui n'a pas brillé en cette année 2014. Les spécialistes sont unanimes d'ailleurs à considérer que ce football marche à deux vitesses. La présence de seulement deux éléments du championnat de Ligue 1 algérienne (les gardiens de but Mohamed-Lamine Zemamouche et Si-Mohamed Cédric) dans la liste des 23 joueurs ayant participé au Mondial, en est une parfaite illustration. Une réalité à laquelle les responsables du football algérien tentent de faire face. Ils fondent d'ailleurs tous leurs espoirs sur le professionnalisme qui a bouclé en 2014 sa quatrième saison dans le pays, mais sans pour autant qu'il ne ''décolle'' enfin.