Il n'est toujours pas aisé de faire le bilan d'une année en matière de sport car c'est une opération très délicate dans la mesure où il n'y a pas de critères communs à toutes les disciplines pour classer les performances, sauf l'engouement des citoyens. Pour l'année 2014 qui s'achève, si le football est toujours le sport roi en Algérie d'où l'aura qu'a connue la sélection algérienne après son historique qualification aux huitièmes de finale du Mondial, le handball demeure le porte-flambeau des sports collectifs en Algérie, en obtenant au cours de cette année 2014 son septième titre africain après 18 ans de disette. Quant à l'ES Sétif, le club prestigieux des Hauts-Plateaux, il a «surpris» toute l'Afrique en arrachant le trophée de la Ligue des champions. D'autres disciplines telles que la boxe, le powerlifing, le bodybuilding ou le kung fu, ont également effectué un parcours digne d'être retenu dans cette modeste rétrospective. La première satisfaction sportive, durant cette année 2014, pour ne pas dire «surprise» est venue de la sélection algérienne de handball qui, après 18 ans de disette, a réussi à arracher la coupe d'Afrique à Alger, au terme d'un tournoi qui a plongé le peuple algérien dans la joie et l'allégresse. D'aucuns ne s'attendaient pas à un tel scénario, les plus optimistes espéraient, au mieux, une qualification au Mondial-2015 au Qatar et «basta», en raison de la mauvaise préparation de la sélection algérienne née de la crise qui a secoué la petite balle et ses répercussions sur les Verts. Le handball a été déstabilisé pendant plus d'une année et demi pour des querelles intestines impliquant la Fédération algérienne (FAHB) et les clubs. Placée dans la peau d'un outsider, l'équipe algérienne, dont la préparation a été perturbée après une longue période d'hibernation du championnat et une cascade de blessures pendant le tournoi (Berriah, Mokrani, Zamoum...), a réussi à déjouer tous les pronostics et donner une leçon de courage et d'héroïsme à tous ses adversaires et en particulier à l'équipe tunisienne, archi-favorite mais qui a dû céder face à la furia et à la détermination des Verts. Tour à tour, les coéquipiers du capitaine Mohamed Mokrani se sont défaits du Nigeria, de la RD Congo, de l'Angola, du Congo, du Maroc (phase de poules), du Sénégal (quarts de finale), à nouveau de l'Angola (demi-finales) et enfin du double champion d'Afrique sortant, la Tunisie, en finale sur le parquet de la salle Harcha-Hacène d'Alger qui allait s'avérer un enfer -sportivement parlant- pour les adversaires. En finale, il a fallu une prestation ««extraordinaire» et «exceptionnelle» des joueurs et en particulier du gardien de but Abdelmalek Slahdji, qui multipliait les arrêts miraculeux dans sa cage jalousement gardée, pour voir «Mokrani and co» soulever le trophée de cette 21e édition du CAN, pour la première fois depuis 1996 à Cotonou (Bénin). Ainsi donc, et avec une équipe composée d'une juste mix entre jeunes, locaux et professionnels, l'Algérie a relevé le défi de décrocher une couronne africaine bien méritée grâce à la volonté des joueurs qui en voulaient. Un autre défi l'attend dans moins d'un mois, celui de se qualifier au tour principal du Championnat du monde-2015 prochain à Doha en s'extirpant d'un groupe très relevé en phase de poules qui comprend les «Experts» français, la Suède, la République tchèque, l'Islande et l'Egypte. Les Verts et les Sétifiens euphoriques! En football, on retiendra d'abord l'illustration de l'équipe nationale, qui a atteint pour la première fois de son histoire les huitièmes de finale d'un Mondial et l'ES Sétif, vainqueur de la Ligue des champions d'Afrique. Les Verts ont bel et bien «marqué» de leur empreinte cette phase finale du Brésil avec un match tout aussi «historique» que celui de leurs ainés en 1982 et ironie du sort contre la même sélection celle de l'Allemagne, future championne du monde! Pourtant tout a mal démarré pour les joueurs du sélectionneur Bosnien, Vahid Halilhdozic: les Verts ratent leur premier match contre la Belgique (1-0), avant de disputer un match remarquable face à la Corée du Sud qu'ils gagnent sur le score sans appel de 4-2. Reste le troisième match où Islam Slimani et ses compatriotes devraient au moins arracher un nul lors du troisième et dernier match de poules contre la Russie du coach italien Fabio Capello. Et c'est justement ce pari qui a été bien réussi grâce au but égalisateur d'Islam Slimani en deuxième mi-temps après que les Russes aient longtemps mené au score. Un but en or, synonyme d'une qualification qui a permis à Yacine Brahimi et ses coéquipiers d'écrire une nouvelle page de l'histoire du sport roi en Algérie. Ils avaient tout simplement réussi là où leurs aînés ont échoué à trois reprises. Mais pour passer les huitièmes, les verts devraient rencontrer l'adversaire de taille ayant pour nom l'Allemagne: un remake du premier match de l'histoire de l'Algérie au Mondial, celui d'un certain 16 juin 1982 à Gijon (Espagne). Sofiane Feghouli et ses coéquipiers sont tombés sur une solide équipe allemande qui n'a pas commis l'erreur de 1982 en prenant très au sérieux leur adversaire du jour. Cela n'a toutefois pas empêché les Algériens de donner des sueurs froides au futur champion du monde, contraint de recourir à la prolongation pour se débarrasser de son protagoniste du jour (2-1). Les Verts, eux, ont quitté la compétition avec les honneurs après avoir forcé le respect de toute la planète football. D'ailleurs, ce match est considéré par les spécialistes mondiaux de la balle ronde de «meilleur match de ce Mondial 2014» au Brésil. Pour les clubs algériens engagés en Coupes africaines, personne ne donnait cher de cette formation de l'ES Sétif surtout après avoir arraché sa qualification en poules de la ligue des champions. D'aucuns ne cessaient de répéter qu'aucun club algérien n'est capable d'arracher ce Trophée de la Ligue des champions tellement notre football local est bien loin du professionnalisme instauré depuis 5 ans. Pourtant, les gars de Aïn El-Fouara ont bel et bien déjoué tous les pronostics en arrachant ce prestigieux trophée tout en devenant par la même occasion le premier club algérien à avoir remporté cette prestigieuse épreuve continentale des clubs dans sa nouvelle version. Mieux, les Sétifens ont terminé la compétition avec seulement une seule défaite en 14 matchs, de quoi confirmer leur suprématie avec, de surcroît, un effectif composé exclusivement de joueurs locaux, si l'on excepte l'international gabonais Ze Ondo. L'Entente a emporté le trophée face aux Congolais de Vita Club en finale (2-2 à Kinshasa et 1-1 à Blida), et a, du coup donc, sauvé la face d'un football local en cette année 2014. Les bonnes prémices des infrastructures modernes D'aucuns ne cessaient de citer le problème du manque d'infrastructures pour développer les talents des jeunes catégories. Et le ministère des Sports est en train de réaliser de nouvelles infrastructures, répondant aux normes modernes. Le projet est toujours en cours, puisque l'Etat a financé la construction de plusieurs enceintes sportives, à travers tout le pays, et dont certaines ont déjà été réceptionnées. D'ici à 2016, tous les projets restants seront achevés et peut-être qu'avec eux, le fléau de la violence fera moins parler de lui. D'ailleurs, le ministre a annoncé récemment que la première étape des travaux de restauration du stade du 5-Juillet, «est sur le point d'être achevée» et que la 2e étape «sera lancée dans la foulée, incessamment», comme cela a été convenu. «Les travaux dans les stades de Douéra, Baraki et Oran avancent bien et seront achevés dans les délais fixés», ce qui n'est cependant pas le cas du nouveau stade de Tizi Ouzou, car «affecté par quelques problèmes internes au sein de l'entreprise chargée du projet ́ ́ a par ailleurs déclaré Tahmi. La boxe sort du lot! La boxe reste une discipline phare du sport algérien, en témoignent la 3e coupe d'Afrique consécutive remportée en Afrique du Sud et les nombreuses consécrations au niveau des jeunes. Ce succès réalisé à East London, confirme la bonne santé de la boxe algérienne qui a marqué de son empreinte l'année 2014: un sacre africain décroché par les juniors en mars 2014, une première place aux JAJ et une qualification historique aux Jeux olympiques de la jeunesse. A cela s'ajoute le record des seniors sur le plan continental avec une troisième coupe d'Afrique des nations consécutive (2010 à Alger, 2012 au Botswana, 2014 en Afrique du Sud). Les Algériens ont fait une démonstration de force à East London en s'emparant de 7 médailles (5 en or et 2 de bronze). Chez les dames, l'Algérie a remporté en terre sud-africaine, trois médailles (2 en argent et 1 de bronze). Les juniors algériens de boxe, ont décroché aux championnats d'Afrique à Yaoundé (Cameroun), six médailles en or, deux en argent et une en bronze. A Yaoundé, chez les seniors dames, il y a eu trois médailles pour l'Algérie: l'or pour Souhila Bouchène (48 kg), l'argent pour Roumaïssa Boualem (51 kg) et enfin le bronze de Manel Meherzi (57 kg). Aux JAJ, la boxe algérienne s'est illustrée en décrochant quatre médailles d'or et une en argent sur cinq athlètes engagés. La dernière performance en date est celle de Djamel Dahou qui a conservé, le 19 décembre dernier à Bordj Bou Arréridj, son titre mondial «Espoirs» de la catégorie des Welters face au Mexicain Daniel Valenzuela, battu par K.-O. au premier round. Cette victoire est la onzième avant la limite de l'enfant de Tiaret qui aura gagné les treize combats professionnels qu'il a disputés. Les autres disciplines Il y a lieu de retenir d'autres performances mondiales du sport algérien, telles les médailles d'argent et de bronze décrochées par l'haltérophile Bidani Walid aux Championnats du monde juniors en Russie et la 4e place du jeune boxeur Salem Tamma aux Jeux olympiques de la jeunesse, organisés en août en Chine en plus d'une 5e place aux Mondiaux des juniors de Sofia (Bulgarie) et le titre mondial de Noura Mouloud en handisport aux Mondiaux de Miami (Etats-Unis). Pour les sports non olympiques, on retiendra les performances mondiales du bodybuilding, du powerlifting, des boules et des arts martiaux. En bodybuilding et powerlifting, Assia Abdelkader et Mohamed Bouafia ont remporté cette année, les titres de champions du monde et d'Afrique, alors que Lyès Boughanem s'est adjugé la médaille de bronze aux Championnats du monde et la médaille d'or aux championnats d'Afrique. De son côté, Mohamed Chikhi, champion d'Afrique, s'est illustré aux Championnats du Monde des boules, disputés en Italie, en remportant la médaille d'argent. De même pour Arabi Abdesselem, médaillé d'argent au rendez-vous italien. Concernant le kung-fu, l'Algérie a remporté deux médailles de bronze aux Championnats du monde, grâce à Youcef Hamrit et Abdelkader Chaâbane. De leur côté, les judokas algériens ont été sacrés champions d'Afrique 2014, par équipes, après leur victoire (4-1) contre l'Egypte en finale du tournoi. Ils ont remporté également l'épreuve individuelle devant la Tunisie (2e) et l'Egypte (3e). Les judokas et les judokates algériens avaient remporté un total de 17 médailles: cinq en or, six en argent et six en bronze. Chez les filles, les judokates algériennes, quant à elles, se sont contentées de la 2e place dans l'épreuve par équipes, après leur défaite (3-2) face aux Tunisiennes en finale du tournoi. En athlétisme, seul le titre de champion d'Afrique du décathlonien Larbi Bouraada est à relever dans cette rétrospective. Lors de la 19e édition du championnat d'Afrique organisée à Marrakech (Maroc), l'Algérie s'est contenté d'un seul titre et trois médailles de bronze. Ainsi donc Bouraada a réussi l'exploit de monter sur la plus haute marche du podium. Sur le plan arabe, l'Algérie a récolté 3 médailles d'or, 8 en argent et 8 bronze aux championnats arabes qui se sont déroulés en Egypte. A noter enfin, la performance du GS Pétroliers qui a été sacré champion d'Afrique des clubs champions de volley (dames) alors que l'Equipe nationale des U-18 (garçons) de la balle au panier a décroché la médaille de bronze aux championnats arabes organisés en Egypte.