La plus grande cantatrice actuelle du monde arabe, Warda El Djazaïria, «la rose algérienne», a reçu l'hommage de quelque 30 000 spectateurs avant-hier soir à Rabat à l'occasion de la 8e édition du festival de musique Mawazine. Pendant deux heures, la diva -vêtue d'un caftan bleu foncé assorti de bijoux - a fasciné un public venu de tout le Maroc, notamment de Casablanca, de Meknès et de Fès. L'assistance, majoritairement féminine, a dansé et chanté pendant deux heures au rythme des meilleures chansons de Warda. Warda a reçu le cordon alaouite de l'ordre de commandeur, l'une des plus importantes distinctions du royaume, et a été faite citoyenne d'honneur de Rabat, recevant symboliquement la clef de la capitale. «La musique rapproche les peuples arabes, notamment entre ceux du Maghreb», a dit cette femme de 69 ans, née à Puteaux (région parisienne) de père algérien et de mère libanaise. Elle a tenu à souligner qu'elle avait aussi chanté pour l'indépendance de l'Algérie, après avoir quitté la France pour le Liban, puis l'Egypte. Warda El Djazaïria est l'une des rares interprètes arabes à pouvoir dépasser les frontières linguistiques et musicales du monde arabe et symbolise la complémentarité entre ses deux versants, le Maghreb et le Machrek.Quelque 1700 artistes étrangers et marocains participent à l'édition 2009 de Mawazine, qui a commencé vendredi et se terminera le 23 mai avec un concert de Stevie Wonder. Une centaine de concerts aura lieu dans différents sites de la capitale marocaine et que donneront d'autres grosses pointures, à l'image du king du raï Khaled, le «zoulou blanc» Johnny Clegg, le maître brésilien de la bossa nova, Sergio Mendes, ou encore la chanteuse espagnole d'origine guinéenne, Buika, surnommée la «Nina de fuego». Une large place sera évidemment donnée aux artistes traditionnels et modernes marocains.