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«Tous les secteurs doivent être ouverts à l'initiative privée», selon Ali Haddad Une délégation du FCE reçue hier par le ministre de l'Industrie et des Mines
La campagne «consommer national» commencera à prendre forme en raison de la finalisation des éléments qui encadrent cette campagne, a annoncé hier le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. Dans une déclaration à la presse à l'issue de la rencontre qui l'a réuni avec une délégation du FCE, conduite par son président Ali Haddad, le ministre a annoncé qu'un arrêté ministériel est en cours d'élaboration, pour encourager la consommation locale. Bouchouareb a mis en avant «la convergence de vues entre le ministère de l'Industrie et des Mines et le FCE sur les principales questions concernant l'entreprise, le rôle qu'elle doit jouer dans le nouveau modèle de croissance et de tout le soin dont elle doit bénéficier». La relation avec le Forum existe déjà à travers la participation de cette organisation aux deux groupes de travail mis en place par le ministère qui se penchent respectivement sur la préparation du pacte économique et social et sur le Dowing business. La délégation du FCE a abordé les problèmes rencontrés par les entreprises qui sont, selon Haddad, «nombreux». Le ministre a précisé à ce propos que son département n'a pas attendu le recul des prix du pétrole pour mettre en œuvre des mesures pour développer «une économie productive qui va se substituer à la rente pétrolière». Parmi les principales réformes engagées depuis l'adoption du plan d'action quinquennal du gouvernement en juin 2014, il citera l'amélioration du climat des affaires, l'accès au foncier économique et principalement au foncier industriel, la promotion et la protection de la production nationale, la révision du code des investissements, de la loi sur la PME et de la loi sur la normalisation, la réorganisation du secteur public marchand ainsi que des dispositifs institutionnels chargés de la mise en œuvre des politiques publiques de promotion de l'investissement et de la PME. Des mesures d'urgence pour les entreprises Lors de la réunion, il a été question notamment des mesures «immédiates» à lancer pour améliorer le climat des affaires. De son côté, Ali Haddad a confié que le ministre a partagé la vision du FCE sur plusieurs points. «Nous avons parlé sans tabou à propos de l'ouverture de tous les secteurs à l'initiative privée, y compris le secteur de l'énergie. Seule la Défense devra demeurer comme secteur stratégique», a-t-il soutenu, demandant de «faire de l'intérêt national une priorité». Parmi les dossiers abordés, Haddad a cité le foncier industriel, la dépénalisation de l'acte de gestion, l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la règle 49/51% régissant les investissements étrangers en Algérie, l'assainissement fiscal, le label produit national, le taux de croissance. Pour ce dernier point, précisera-t-il, le FCE croit en ses capacités de «construire rapidement une économie hors hydrocarbures», à condition de placer l'entreprise au centre des politiques économiques. Il ambitionne à cet effet d'atteindre un taux de croissance hors hydrocarbures entre 7 et 10% dans les cinq prochaines années. D'autre part, le FCE a soulevé la préoccupation liée aux transferts sociaux et aux subventions en indiquant la nécessité de rationaliser ces dépenses dans le but de consolider le principe de la solidarité nationale en touchant de manière ciblée la frange de la population qui a le plus besoin du soutien de la collectivité nationale. Parmi les autres points qui ont focalisé les discussions entre les deux parties, il citera aussi l'industrialisation, l'encouragement de la consommation des produits fabriqués localement et la commission mixte qui sera créée entre les deux parties pour se pencher sur les questions qui préoccupent les entreprises. Le président du FCE a indiqué que son organisation a demandé au ministre de l'Industrie la cession de certaines zones industrielles dans les quatre régions du pays au profit du FCE qui se chargera de leur aménagement et leur gestion. Réagissant à la demande de l'organisation, le ministre a répondu que son département a opté pour la cession de certaines zones industrielles aux chambres de commerce régionales qui s'occuperont de leur gestion et les mettront à la disposition des entreprises économiques. Des parcs industriels gérés par des privés Parallèlement à la poursuite du programme étatique d'implantation de nouvelles zones industrielles, le secteur privé peut contribuer à la résorption de la pénurie du foncier industriel par le lancement d'un premier programme pilote portant sur 2 à 4 parcs industriels, de 3000 ha minimum, à aménager et gérer selon un cahier des charges préalablement établi en concertation entre les services gouvernementaux et les représentations patronales, a proposé le Forum. Quant à la règle 49/51%, elle est «irréversible», surtout dans le contexte actuel marqué par la chute des prix de l'or noir. Ceci étant, le département de Bouchouareb prépare actuellement un texte réglementaire définissant les critères permettant aux privés d'aménager des zones industrielles. Ali Haddad a insisté, par ailleurs, sur la nécessité de revenir sur la question de l'unification du taux de l'IBS qui est inacceptable pour l'appareil de production nationale. A propos de cette demande du FCE de revoir le taux de l'IBS pour les entreprises de production à travers une loi de finances complémentaire, le ministre a relevé avoir fait des propositions au gouvernement et défendra la révision de l'effet rétroactif depuis 2014 de cette mesure. Il a annoncé, par ailleurs, l'installation dans les dix prochains jours, des groupes d'entreprises industrielles. Tout en soutenant que le ministère de l'Industrie veut devenir «la maison» de l'entreprise algérienne, publique ou privée, le ministre saluera «l'acte volontaire, novateur et transparent du FCE d'aller à la rencontre des pouvoirs publics pour partager la vision des employeurs, leurs appréhensions et appréciations de la situation économique du pays et des solutions qui peuvent être envisagées» et a annoncé que de prochaines réunions seront tenues pour examiner l'état d'avancement des questions abordées lors de la rencontre d'hier.