Près de 1800 ressortissants nigériens, rentrés illégalement en Algérie, ont regagné leur pays depuis le début de l'opération de rapatriement au mois de décembre, a indiqué hier, la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Saïda Benhabylès. «Depuis le début du rapatriement par l'Algérie, en décembre dernier, des ressortissants nigériens, conformément aux mesures décidées de concert avec les autorités de ce pays, 1802 d'entre eux ont déjà regagné leur pays», a précisé Mme Benhabylès au forum du quotidien DK news. Elle a ajouté que l'opération de rapatriement, suspendue momentanément, «s'est poursuivie dès le début du mois de janvier, où 320 Nigériens sont regagné aujourd'hui les centres d'accueil de Tamanrasset». La présidente du CRA a réaffirmé, à l'occasion, qu'«il ne s'agit nullement d'une expulsion massive de cette population souffrante». «L'opération de rapatriement fait suite à la demande du gouvernement du Niger à l'Algérie pour l'aider à rapatrier ses ressortissants pour mettre fin à leurs souffrances», a réitéré la même responsable. S'agissant du nombre de ressortissants non encore rapatriés, Mme Benhabylès a expliqué qu'«ils ne sont pas recensés» en raison de leur refus de s'installer dans les centres d'accueil qui leur sont réservés par les autorités algériennes. «Contrairement à d'autres pays qui installent les déplacés dans des pseudos centres d'accueil, l'Algérie, par respect à la dignité humaine, n'oblige pas et ne limite pas le déplacement et la liberté de circulation de ces personnes.» Pour une «bonne» prise en charge de ces rapatriés, Mme Benhabylès a expliqué que les convois «ne dépassent pas les 300 personnes», rappelant également qu'en plus de kits vestimentaires et alimentaires, des bus confortables sont mis à leur disposition pour les transporter au centre d'accueil de Tamanrasset. «Le rapatriement de ces refugiés a été fait dans les règles en vigueur et je défie quiconque affirmera le contraire», a-t-elle assuré. «Un service consulaire est également mis à la disposition de ces personnes au niveau du centre de Tamanrasset avec le soutien de l'ambassade du Niger afin de délivrer à ces ressortissants, une fois identifiés, des laisser-passer», a fait savoir le présidente du CRA. «Le CRA, et dans un souci de contribuer pour assurer une meilleure vie à ces ressortissants dans leur pays d'origine, mène une campagne de sensibilisation avec ses partenaires européens notamment le CICR et l'Organisation internationale de la migration (OIM), afin de financer des micros projets pour ces ressortissants.» Interrogé sur la stratégie du Croissant-Rouge algérien, Mme Benhabylès a fait savoir qu'un fichier national informatisé est en cours d'élaboration pour pouvoir cibler les familles nécessiteuses et garantir la transparence dans la distribution des aides financières. «46 communes ont été classées parmi les communes les plus pauvres du pays et l'opération se poursuit pour avoir une base de données concrète», a-t-elle précisé. La présidente du CRA a fait part, en outre, d'un projet de création d'un espace intitulé «Les amis du Croissant-Rouge», réservé a toutes les personnes qui souhaitent apporter des aides à cette institution humanitaire. «Cet espace sera destiné à tous ceux qui souhaitent nous aider financièrement ou accorder du temps pour du bénévolat», a-t-elle fait savoir. La même responsable a également émis le souhait d'organiser une journée d'études sur les fléaux qui ne cessent de s'accroître dans la société, notamment la mendicité. «Il ne suffit pas de les aider, mais de s'intéresser aux raisons qui les ont conduit à investir les rues pour trouver une solution définitive à ce problème», a-t-elle ajouter.