Le dossier du Sahara occidental peine à avancer vers un dénouement juste. Les obstacles sont multiples et persistants. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a appelé hier à Alger l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, à «dire la vérité sur les obstacles qu'il rencontre» lors de l'accomplissement de sa mission, en vue de trouver une solution qui garantisse au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. «M. Ross est invité à dire la vérité à la communauté internationale sur les obstacles qu'il rencontre lors de l'accomplissement de sa mission, notamment l'intransigeance du royaume du Maroc qui bafoue la légalité internationale et les résolutions onusiennes», a indiqué Mohamed Salem Ould Salek lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique. Le ministre indique : «Deux principaux obstacles se dressent devant l'envoyé onusien. D'abord, le non-respect par le Maroc de ses engagements pris dans le cadre du plan de règlement de 1991, et ses tentatives d'entraver les efforts en cours visant à trouver une solution garantissant au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination». «La deuxième entrave consiste en le fait que le Conseil de sécurité, garant de la mise en œuvre du plan de règlement (signé par le Maroc et le Front Polisario) et superviseur de la Minurso, se soit transformé en partie du problème, du fait de la connivence existant entre la France et l'occupant marocain», a-t-il souligné. Le dossier sahraoui n'a, depuis quelques années, pas connu une avancée dans le sens du règlement de ce conflit qui dure depuis des décennies, temps pendant lequel le Sahara occidental est colonisé par le Maroc. Cité par l'APS, le chef de la diplomatie sahraouie a insisté sur la nécessité de trouver «une solution à la question sahraouie avant qu'il ne soit trop tard», réitérant la disponibilité de son pays à poursuivre le dialogue et les efforts diplomatiques sans exclure «d'autres options comme le retour à la lutte armée». «Nous ne sommes pas des partisans de la guerre. Nous avons fait des concessions et nous avons fait preuve de patience et de sagesse mais la conjoncture actuelle exige une autre politique face à l'intransigeance marocaine», a-t-il estimé, cité par cette agence de presse. Le Front Polisario examinera lors de son 14e congrès, prévu en décembre, plusieurs dossiers stratégiques et politiques, a indiqué Mohamed Salem Ould Salek qui a appelé hier à Alger l'ONU à «assumer ses responsabilités» en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination, conformément à la légalité internationale et aux résolutions onusiennes pour la décolonisation du Sahara occidental».