Ils ont commis une faute lourde de conséquences qui les stoppe net dans leur élan.En infligeant une suspension de quatre ans à Youcef Belaili et à Rafik Boussaid, la commission de discipline de la Ligue du football professionnel a lancé un avertissement aux footballeurs qui pensent que la pratique de leur sport les autorise à user d'artifices pour augmenter leurs performances sur le terrain. L'avertissement s'adresse également aux athlètes des autres disciplines qui croient que la sévérité n'a pas sa place dans les sanctions disciplinaires dans le sport algérien. Belaili et Boussaid ont fauté, ils paient pour cela. On dira qu'ils n'ont rien fait de grave et qu'ils n'ont fait qu'user d'un produit interdit pour s'amuser, disons à titre récréatif. C'est peut-être vrai, il n'en demeure pas moins que les produits interdits sont considérés comme des stimulants et ajoutent à la production d'un athlète sur le terrain. Il est aussi précisé que ces mêmes produits peuvent entraîner la mort, sur le terrain, de celui qui en consomme en provoquant un arrêt cardiaque. Youcef Belaili en prend pour quatre ans alors qu'il est déjà suspendu deux ans par la Confédération africaine de football pour avoir été contrôlé positif lors d'un match de Ligue des champions avec son club. Cette suspension, la CAF l'a prononcée à titre conservatoire en attendant le verdict final de sa commission de discipline. Belaili a été convoqué par cette instance au Caire mais il n'a pas daigné s'y déplacer. Une erreur de sa part sachant que s'il avait été entendu par les membres de cette commission, il aurait eu des chances de voir sa sanction rester à deux ans. Maintenant qu'il a choisi le silence, il y a de très fortes chances que cette commission, qui se réunira le 20 octobre prochain, applique les dispositions du code antidopage de la Fifa et lui inflige une suspension de quatre ans. Interrogé par des confrères après le contrôle positif de Belaili lors du match CSC-USMA du 19 septembre dernier, le président-délégué de l'USMA, Rebbouh Haddad, a eu cette réponse : «Il est responsable de ses actes. Il est majeur, il sait donc ce qu'il fait.» Suspendu quatre ans par la LFP, l'enfant d'Oran voit sa carrière sportive s'arrêter brusquement. Il a 23 ans, ce qui signifie qu'il sera de retour en compétition à 27 ans, un âge où il peut être performant. mais sachant que la règlementation lui interdit tout entraînement avec n'importe quel club, il lui sera difficile de retrouver la forme qu'il affichait ces derniers temps. Boussaid aurait dû se taire S'agissant de Rafik Boussaid, lui aussi était suspendu à titre conservatoire pour une période de deux ans. La commission de discipline de la LFP vient de la porter à quatre ans. Le joueur du RC Arba ne s'est pas présenté mardi au siège de la LFP pour être entendu par cette commission. Il s'est excusé par le biais d'une lettre. Il semblerait que son cas était réglé avant même la réunion de mardi. En effet, au lieu de garder le silence après avoir été suspendu deux ans, le joueur ne s'est pas gêné de parler dans la presse. C'est ce que lui reproche la commission de discipline. Il semblerait que le jour où il a été auditionné par la commission médicale fédérale, il aurait dit qu'il avait pris un médicament contenant une substance dopante. Par la suite, à la radio et sur une chaîne de télévision, il aurait tenu d'autres propos. Ce qui n'aurait pas plu aux membres de la LFP c'est qu'un animateur de radio se permette de s'attaquer à cette instance pour prendre la défense de l'athlète. Ce dernier, comme Belaili, va se mettre au repos pour quatre ans. Il a, comme Belaili, 23 ans et pourrait revenir en compétition à 27 ans. Et comme Belaili, en raison de l'interdiction qui lui est signifiée de ne pas s'entraîner avec un club, il aura des difficultés à revenir au sommet.